Aussi bien pour des raisons écologiques qu’économiques, limiter sa consommation d’eau est une bonne habitude à faire prendre aux enfants. De fait, les épisodes de sécheresse et de restriction d’eau reviennent de plus en plus fréquemment chaque été. Or, les enfants sont sensibles aux questions environnementales. Ils réclament qu’on leur enseigne les gestes quotidiens pour participer à l’effort de préservation des ressources naturelles de la planète. Voici 10 astuces à la portée des enfants qui les rendront fiers et surtout responsables de leur consommation d’eau.
Remplir les bouteilles réutilisables et les gourdes
Exit les bouteilles en plastique qu’on vide et jette parce qu’on ne sait plus quand on les a ouvertes ! Montrez à votre enfant qu’il existe de multiples autres solutions pour consommer de l’eau sans contenants polluants et jetables. À table, plusieurs possibilités : remplir son verre en fonction de ses besoins, remplir la carafe de moitié et en ajouter si nécessaire ou bien utiliser une carafe filtrante à ranger dans le réfrigérateur et dont l’eau sert toute la journée. Par ailleurs, s’il en reste encore le lendemain, celle-ci peut être versée dans l’écuelle des animaux domestiques ou réservée à l’arrosage des plantes.
En sortie, la meilleure solution demeure la gourde. Inutile de la choisir très grande, elle serait trop lourde. En outre, l’eau sera meilleure fraichement sortie du robinet. Prévoyez un plus grand modèle pour les adultes lors des randonnées en pleine nature afin de remplir celles des enfants si besoin. Les gourdes isothermes gardent parfaitement la fraicheur, mais pèsent davantage que les gourdes classiques. Par ailleurs, l’option bouchon sport est une bonne idée pour éviter les fuites dans le sac à dos ou dans le lit lorsque l’enfant garde sa gourde pour la nuit.
Économiser l’eau de la douche
L’eau utilisée pour la douche ou le bain représente 40 % de la consommation totale des familles. Il s’agit donc d’un levier fondamental pour réduire la consommation d’eau potable. Alors, bain ou douche ? Remplir une baignoire nécessite entre 120 et 200 litres d’eau, alors qu’une douche raisonnable en consomme 40 à 80 litres. Donc sans hésitation, la douche est à privilégier ! Attention toutefois car ce choix dépend du temps passé à se laver. Un pommeau de douche classique délivre environ 15 litres par minute, donc une douche de 10 minutes consomme 150 litres d’eau ! On a vite fait de dépasser la quantité d’un bain…
Ainsi pour tirer parti de la douche, il faut que celle-ci dure 3 minutes, maximum 5 minutes avec le lavage de cheveux. Pour parvenir à ce score, plusieurs astuces sont possibles : programmer un minuteur, diffuser une chanson de 3 à 4 minutes, mais aussi gagner du temps en coupant le robinet pendant qu’on se savonne.
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Les enfants qui ont le goût du challenge pourront s’amuser à tenter d’atteindre exactement les 3 ou 5 minutes. Pour éviter la lassitude du jeu, il voudra sans doute alterner avec de la musique, une courte histoire audio, une comptine anglaise ou encore un exercice de relaxation.
Par ailleurs, vous pouvez installer un bac de récupération dans la douche. La première eau avant savon peut tout à fait servir aux plantes. De même, après savonnage, l’eau peut être recyclée pour le ménage dans la maison (pour les vitres, les sols etc.). Faites le test et vous verrez que vous remplirez aisément une bassine. Simple et efficace ! Votre enfant prendra conscience que l’eau qui s’écoule pendant qu’il se lave peut être utile ailleurs pour d’autres usages. Tant qu’elle disparait par l’évacuation de la douche, l’enfant ne peut en évaluer la quantité. Grâce à la bassine, il visualise le volume et peut projeter d’autres emplois pour cette eau toujours propre. Il pourra même la réutiliser pour se rincer les cheveux.
Le brossage de dents
Le brossage de dents ne nécessite pas beaucoup d’eau. Un simple verre suffit pour se rincer la bouche. Sauf que bien souvent, le robinet reste ouvert pendant le temps du brossage… Expliquez à votre enfant que cette eau, propre et potable, est gâchée et va retourner à l’usine de traitement des eaux usées. C’est comme s’il jetait un bonbon qui sort du paquet directement dans la poubelle !
À l’aide de comparaisons, vous en appelez à son raisonnement analogique et votre enfant comprend alors que, même si l’eau disparait de sa vue, elle continue son chemin dans les canalisations jusqu’à l’usine.
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Toute eau qui peut être bue ne doit pas être gâchée ou du moins doit pouvoir servir utilement. Vous pouvez expliquer à votre enfant que s’il constate que l’eau s’écoule à perte il faut la stopper ou trouver un moyen de la récupérer pour l’utiliser ailleurs.
La chasse d’eau : appliquer le principe d’une fois sur deux
Une chasse d’eau contient en moyenne 9 à 12 L d’eau. On considère qu’elle représente 1/5ème de la consommation d’une maison. Afin de faire des économies, vous pouvez demander à votre enfant de ne pas tirer systématiquement la chasse. Il peut s’habituer à la tirer une fois sur deux s’il a fait pipi.
Par ailleurs, l’eau récupérée lors de la douche peut également servir à remplir une bouteille qui remplacera sans problème la chasse des toilettes. Une bouteille d’1L 5 suffit pour chasser un petit pipi ! Évidemment, ce procédé n’est valable que si toute la famille s’y prête.
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Le lavage de mains
Avec le COVID, nous avons renforcé nos habitudes d’hygiène et augmenté la fréquence des lavages de mains. Comment limiter la consommation d’eau tout en observant une hygiène stricte ? Encore une fois, il s’agit d’instaurer un réflexe en coupant l’eau lorsqu’elle s’écoule inutilement.
En la matière, les robinets à détecteur de mouvement sont sans doute les plus efficaces. Mais si vous avez un mitigeur classique, vous allez montrer à votre enfant comment utiliser son coude pour fermer et ouvrir.
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Quand ce n’est pas possible, l’enfant peut fermer l’évacuation du lavabo pour conserver un peu d’eau et se rincer après savonnage. Il terminera par un dernier jet pour rincer le lavabo tout en éliminant les restes de savon sur ses doigts. L’objectif est encore et toujours de le sensibiliser à ne pas laisser couler l’eau pour rien. De même, la puissance du jet n’a pas besoin d’être forte pour être efficace.
Réutiliser l’eau de lavage et de cuisson
La sensibilisation aux problématiques de la gestion de l’eau dépend largement de la compréhension des réserves d’eau potable. De fait, le volume global de l’eau sur Terre est stable, alors que les réserves d’eau potable diminuent. C’est d’ailleurs pour cette raison que le choléra est de retour dans plusieurs parties du monde. À cause des inondations, la boue s’insinue partout et contamine l’eau de consommation humaine. L’enfant comprend sans problème la différence entre l’eau de la rivière et des égouts et celle qui sort fraîche et propre des robinets. Or dans nos installations domestiques, nous utilisons de l’eau potable pour toutes nos activités, ce qui gâche de précieuses réserves.
En effet, pour nettoyer nos habitations, évacuer le contenu de nos toilettes ou encore arroser nos plantes, nous n’avons pas besoin d’eau potable. Récupérer cette eau ou celle peu souillée pour des usages non liés à l’alimentation permet de faire des économies bénéfiques pour l’environnement.
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Ainsi, il est possible de conserver l’eau de cuisson des aliments (riz, pâtes, légumes) pour arroser le jardin. De même, celle qui a servi au lavage des fruits et légumes peut être employée en remplacement de la chasse d’eau. Votre enfant peut participer à cette économie lorsqu’il accomplit des tâches ménagères et qu’il vous aide à préparer le repas. Une bonne habitude qu’il perpétuera lorsqu’il aura pris son indépendance une fois adulte.
Système de récupération d’eau de pluie
Par ailleurs, dans votre jardin, vous pouvez utiliser un bac de récupération des eaux de pluie. Veillez à respecter les directives municipales dans ce domaine. En effet, en cas de grande sécheresse, les réservoirs individuels ne sont plus autorisés.
Attention, l’eau de pluie n’est pas potable car elle contient des éléments chimiques (pesticides, métaux ou amiante provenant du toit). Elle ne doit donc être utilisée que pour des usages non-alimentaires. Des normes strictes réglementent l’usage des eaux de pluie, surtout lorsqu’elles alimentent des robinets à l’intérieur du logement (système de vanne d’arrêt, panneau « non potable » obligatoire…).
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Vous devez donc expliquer à votre enfant que cette eau ne doit ni être bue, ni servir à la préparation des repas, ni être utilisée pour faire la vaisselle. Une fois ces précautions établies, l’enfant peut participer à l’arrosage des plantes ou au lavage d’éléments intérieurs et extérieurs de la maison. Pour éviter les oublis et les tentations, donnez-lui sa gourde pour qu’il s’hydrate en toute sécurité et veillez au lavage de mains dès que les travaux sont terminés.
Initier les enfants aux enjeux environnementaux de l’eau
Les gestes que l’enfant met en oeuvre au quotidien pour limiter sa consommation d’eau auront encore plus de sens s’il en comprend les fondements scientifiques. La lecture de livres documentaires ainsi que le visionnage de documentaires audiovisuels sont d’excellentes portes d’entrée vers l’écologie. Conçus pour les enfants, ils présentent les enjeux de la gestion de l’eau sur Terre à travers des personnages attachants auxquels ils s’identifient facilement. Sans être alarmistes et faire monter l’éco-anxiété, ils proposent des solutions simples que chacun peut mettre en place pour agir.
Consommer des aliments qui nécessitent peu d’eau
Il existe encore un autre moyen de réduire sa consommation d’eau. Et ce n’est pas forcément un levier que nous utilisons spontanément puisqu’il s’agit de faire ses courses en fonction du critère de consommation d’eau dans l’agriculture. Avec votre enfant, vous pouvez vérifier grâce au site Water Footprint Network quelles sont les productions alimentaires les plus gourmandes en eau. On pense bien sûr à la viande de boeuf (15 415 litres par kilogramme). Mais il y a des aliments qui nécessitent encore plus d’eau comme le chocolat (17 196 litres pour un kilo de chocolat), l’avocat (227 litres pour un seul avocat) et les amandes (4L par amande).
En concertation avec tous les membres de la famille, vous pouvez élaborer des menus variés. Ainsi, vous privilégierez les fruits et légumes, certaines céréales et limiterez les viandes en complétant avec d’autres apports protéinés. Les avocats, noix et chocolats seront consommés en petites quantités ou réservés à certaines occasions.
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À noter que d’une manière générale, les viandes élevées en pâturage et les aliments issus de l’agriculture durable ont un usage plus raisonné de l’eau. Pour vous aider dans votre organisation familiale, certaines applications facilitent la coordination des menus et des courses. Mais vous pouvez aussi réfléchir tous ensemble autour d’une feuille ou d’un tableau effaçable !
Jardiner intelligemment pour réduire l’arrosage
Si vous avez l’âme d’un jardinier, vous aurez sans doute envie d’initier votre enfant aux subtilités de la cohabitation inter-espèces. Face au réchauffement climatique, mieux vaut privilégier les plantes qui résistent à la chaleur et qui consomment peu d’eau. Par ailleurs, l’agencement des espèces, leur exposition, la nature du sol et les conditions météorologiques conditionnent les besoins hydriques des plantes. Avec votre enfant, renseignez-vous sur les possibilités de mettre en place un jardin naturel où les végétaux s’appuient les uns sur les autres pour pousser et s’épanouir.
Apprenez à sélectionner les espèces qui conviennent à la surface et à l’ensoleillement de votre jardin. Par exemple, les arbres, comme le saule, le peuplier ou le frêne, sont plus exigeants en matière d’arrosage que des plantes comme la lavande, les graminées, l’euphorbe et le romarin.
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D’une manière générale, on estime qu’une plante a besoin de 2,5 cm d’eau par semaine, hors semis. À vous de choisir avec votre enfant celles qui consomment le moins d’eau si vous êtes dans une zone de faibles précipitations.
Les enfants sont très sensibles aux questions environnementales et seront ravis de réfléchir avec vous aux diverses solutions pour économiser l’eau au quotidien.
Et chez vous, quelles astuces utilisez-vous pour impliquer vos enfants dans une gestion raisonnée et raisonnable de l’eau ? Rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram pour partager vos idées !
