Maurice Carême, Claude Roy, Jacques Prévert… les noms de ces poètes résonnent encore dans nos mémoires. Et c’est tout ému que nous découvrons le cahier de poésie de nos enfants accompagné de leurs coloriages. On se souvient d’avoir aimé ces mots qui chantent, de les avoir poursuivis pour qu’ils restent accrochés à notre mémoire. Puis le jour de la récitation venu, ce mélange d’excitation et de crainte qui rend les paumes moites. Le coeur qui s’emballe à chaque fois qu’un camarade quitte l’estrade… Et si on ne la savait pas si bien cette poésie ? Et si on oubliait un mot, un vers, une strophe et que les autres se moquaient ?
Rien n’a changé aujourd’hui. Le cahier de poésie est toujours celui que l’enfant tient le mieux en s’appliquant pour faire un joli dessin. Et l’angoisse d’apprendre par coeur puis de réciter sans faute habite désormais nos propres rejetons. Alors, comment faire pour accompagner nos enfants dans cet exercice qui engage la mémoire et l’expression orale ?
Pourquoi continuer à apprendre des poèmes à l’école ?
Pour tous les parents qui tremblent devant un quatrain ou que le mot alexandrin fait frémir, il est sans doute bon de rappeler les bénéfices de l’apprentissage d’un poème. Allez, c’est décidé, cet article va vous réconcilier avec l’art écrit du rythme et de la rime ! Les atouts de la poésie sont riches et variés. Mais nous allons n’en retenir que quatre principaux qui concernent les enfants/élèves.
La poésie fait partie du patrimoine littéraire et favorise la créativité et l’imagination
Tout d’abord, la poésie s’inscrit d’emblée dans ce qu’on appelle les « trésors de la langue française ». Elle exprime la quintessence du verbe, un emploi singulier, émouvant des mots qui saisissent par leur musicalité – le sens venant plutôt dans un second temps. Héritée de l’Antiquité, la poésie a traversé les siècles et constitué une communauté de poètes. Ceux-ci goûtent et partagent les mots pour dire leur regard sur le monde, plein de sensations, d’émotions, de joies, de douleurs.
La poésie scolaire joue beaucoup sur cet aspect patrimonial, de transmission d’une génération à une autre. C’est ce qui fonde une culture commune, une culture partagée entre les élèves, mais aussi entre enfants et parents. C’est pourquoi nous connaissons tous Prévert ! Sans forcément connaitre l’ensemble de son oeuvre, ni même savoir qu’il était aussi scénariste/dialoguiste pour le cinéma.
Ainsi, l’institution scolaire a choisi cet auteur (ainsi que de nombreux autres) pour initier les élèves à la poésie. Son ton libre, enjoué, farceur, mais toujours profond sert de modèle aux élèves sur le plan éducatif. Prévert mobilise la curiosité de l’enfant, stimule son empathie, son sens de la justice, mais aussi son humour. Il donne à voir aussi une expression de la liberté. Celle du poète créateur, comme l’a si bien évoqué Victor Hugo.
[…] le poète [n’a] pas de compte à rendre. Que le poète donc aille où il veut, en faisant ce qui lui plaît […] ; qu’il écrive en prose ou en vers, qu’il sculpte en marbre ou coule en bronze ; qu’il prenne pied dans tel siècle ou dans tel climat ; qu’il soit du midi, du nord, de l’occident, de l’orient ; qu’il soit antique ou moderne […] Le poète est libre.
Victor Hugo, Les Orientales, préface de 1829
Mémoriser des poésies entraine la mémoire
Hormis les nombreux avantages de la poésie pour former la pensée et éveiller les enfants aux plaisirs de la langue française, l’apprentissage d’une poésie est aussi une occasion d’entrainer sa mémoire. Contrairement à une idée reçue, la mémoire ne fonctionne pas comme un muscle à développer. En revanche, mémoriser de nouvelles informations et les relier entre elles favorise les échanges cérébraux et la rapidité de traitement. Plus le flux et les connexions augmentent, plus le cerveau est capable de gérer des informations. En outre, il y accède de plus en plus rapidement, les combine et crée des nouveaux chemins etc.
Le travail régulier de mémorisation de poésies influence donc globalement l’ensemble des apprentissages. Ceux qui nécessitent un apprentissage par coeur comme la conjugaison, l’orthographe, les tables de multiplication etc. Mais aussi ceux qui demandent une réflexion comme le calcul, la lecture etc.
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Et c’est justement la rigueur de la poésie, qui exige que chaque mot soit à sa place et chaque virgule respectée, qui augmente le niveau de vigilance du cerveau et donc ses capacités cognitives. Au passage, les corolaires de l’apprentissage que sont l’attention et la concentration sont également en jeu. La poésie permet donc de travailler plusieurs compétences transversales qui serviront dans toutes les matières.
Acquérir du vocabulaire grâce à la poésie à l’école
À l’école, la poésie développe des compétences propres à l’apprentissage du français.
Tout d’abord, elle apporte un vocabulaire riche, parfois peu usité à l’oral. On peut citer par exemple L’arbre de Jacques Charpentreau. Remarquez comme il joue sur la répétition et l’accumulation de détails dans des vers très brefs :
[…] Les parkings, c’est pour stationner,
Jacques CHARPENTREAU, La ville enchantée
Les camions pour embouteiller,
Les motos pour pétarader,
Les vélos pour se faufiler. […]
On le voit bien ici le vocabulaire est remis dans son contexte. Le poète joue sur les niveaux de sens (littéral ou subjectif), convoque le registre humoristique en pointant les désagréments. Et associe des sonorités qui permettent d’imaginer chaque véhicule cité. Cet extrait illustre bien toute la richesse linguistique de la poésie. Celle-ci montre, suggère et amuse aussi en mêlant vocabulaire courant, termes désuets et langage plus soutenu. Les sonorités des mots évoquent ce qu’ils représentent. Les rimes appuient la répétition lancinante, ce qui ouvre l’accès aux sensations et émotions du lecteur/enfant. Bien souvent, les élèves apprécient les poésies pour toutes ces raisons : la fantaisie, la liberté, les mots « bizarres », anciens ou inventés.
La poésie développe les compétences langagières et orales des élèves
En outre, la poésie contribue à développer les compétences langagières des élèves. Ces derniers apprennent non seulement des mots nouveaux, mais également un certain regard sur eux. Quel sens utilise le poète, quel son le mot produit-il ? etc.
Au moment de réciter le poème en classe, l’enfant devra s’emparer de toutes ces strates de sens et d’interprétation. Chaque mot est unique et ne peut être échangé contre un synonyme. De même, le rythme, les liaisons, la ponctuation devront être respectés à la lettre. En exprimant oralement la poésie, l’enfant va donc mobiliser des compétences spécifiques à l’art oratoire, avec la contrainte du « par coeur ».
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C’est donc une première étape vers l’art de s’exprimer devant un public. Certes, le Grand oral du bac est encore loin, mais il est indéniable que la capacité à prendre la parole débute d’abord par des textes appris. Cela peut être de la poésie ou du théâtre. En tout cas les mots d’un auteur auquel l’enfant doit prêter son corps et sa voix.
De ce fait, la poésie est une matière complexe souvent évaluée sur plusieurs critères, dont les deux principaux sont la mémorisation du texte et son expression orale. Au passage, l’enseignant en profitera pour noter la copie du texte et mettra une appréciation pour l’illustration.
Comment apprendre une poésie en primaire ?
Relevons pour commencer qu’un enfant peut apprendre parfaitement son poème sans être capable de l’exprimer de façon vivante. A contrario, il peut être à l’aise à l’oral et très expressif sans parvenir à mémoriser correctement le texte. Quand on parle d’apprentissage d’une poésie on devrait inclure les deux compétences. Alors que bien souvent on ne retient que la capacité de mémorisation. De fait, ce critère reste le plus facilement évaluable par l’enseignant car le plus objectif. Il est aussi plus valorisé sur le plan scolaire puisque considéré comme facteur facilitant l’ensemble des apprentissages à l’école. Savoir ou ne pas savoir sa poésie, telle est la question !
Les comptines et chansons en maternelle
Si la poésie en tant que telle n’apparaît qu’en classe de CP, elle vit déjà en prémices dès la maternelle à travers les comptines, fabulettes, jeux de doigts et chansons. Les enfants les apprennent par coeur tout comme une poésie. Et ils réalisent parfois un coloriage en rapport avec la thématique dans leur cahier de classe. Vous pourrez y trouver par exemple L’automne de Maurice Carême. “L’automne, au coin du bois, / Joue de l’harmonica […]”
Le travail de mémorisation en maternelle prépare celui qui suivra en élémentaire. Le processus d’apprentissage repose sur la répétition orale collective. La maîtresse demande aux élèves de l’accompagner au moment de dire la comptine ou la poésie. Souvent elle propose des gestes, des mimiques pour illustrer le sens. Ici, la poésie de Maurice Carême appelle le geste de jouer de l’harmonica et de mimer les feuilles qui s’envolent. La mémorisation se déroule sur plusieurs séances rapprochées, puis plus espacées. Grâce aux gestes et à l’intonation, la mémoire des enfants est facilement réactivée et la poésie est sue pendant plusieurs mois.
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La poésie à l’école élémentaire
Ce travail préliminaire qui a vocation en maternelle à travailler la phonologie (reconnaissance des sons) est indispensable pour débuter l’apprentissage des premières poésies. En effet, en début de CP le maître fonctionne de la même façon puisque ses élèves ne savent pas encore lire. Il leur répète plusieurs fois le texte en leur demandant de l’imiter, comme pour une chanson. Il peut utiliser des gestes, une marionnette pour capter leur attention. Puis en fin d’année, les élèves devront apprendre la poésie à la maison.
Pour toutes les classes de l’école élémentaire, une séance consacrée à la poésie se déroule à peu près de manière similaire :
- une première lecture par l’enseignant sans support visuel pour découvrir le texte, s’imprégner de son sens, attraper déjà quelques mots curieux ou répétitifs.
- un échange sur le sens de la poésie : de quoi ça parle ? quelles interprétations possibles ? quels points sont plus obscurs ou mal compris ? Quels mots de vocabulaire posent problème ? À chaque fois l’enseignant revient sur le texte pour justifier, avec un support au tableau pour que tous les élèves visualisent les mots et la présentation.
- la copie de la poésie. C’est un exercice difficile qui demande de la concentration pour respecter la présentation voulue par l’auteur (les majuscules en tête de vers, la ponctuation, les sauts de ligne etc.)
- la lecture à voix haute par les élèves pour tester les sonorités et commencer à mémoriser et s’entraîner à dire.
Dans les petites classes, l’enseignant peut prendre un bref moment dans la journée pour faire répéter la poésie. Au bout de 7 à 10 jours, les élèves de CP la connaissent par coeur et peuvent la réciter à leurs parents puis devant la classe.
Apprendre par coeur une poésie à la maison
On l’a vu, très rapidement l’enfant va devoir apprendre son poème chez lui pour ensuite le réciter en classe. Comment aider son enfant dans cette étape décisive ?
Voici quelques règles à suivre pour faciliter l’apprentissage d’un poème à la maison :
- choisir le bon moment. En cas de surcharge cognitive, vous ne récolterez que de l’énervement. Trouvez le moment propice pour aborder la poésie. L’objectif est d’apprendre d’abord deux vers, puis la strophe entière. Faites répéter les vers qui riment entre eux. Notez qu’il est plus simple de mémoriser des rimes suivies puisqu’elles vont par deux, alors que les rimes croisées ou embrassées fonctionnent par quatre vers. Essayez de toujours donner une vue d’ensemble sur la strophe pour garder l’entrée par le son, la musicalité et le sens bien sûr.
- faire preuve de patience. Apprendre une poésie est un exercice avant tout méthodique qui passe par des étapes d’intégration/mémorisation. La précipitation, l’impatience ou le manque de temps constituent des freins à son apprentissage.
- fractionner en strophes. Faites répéter à votre enfant la strophe jusqu’à ce qu’il ne se trompe plus. Recommencez avec la même trois heures plus tard ou le lendemain matin. Une fois qu’elle est à nouveau restituée sans erreur, passez à la strophe suivante. Procédez de la même façon jusqu’à la fin du poème. Puis prévoyez un temps pour réciter le poème en entier. Même si chaque strophe est sue, dire la totalité présente une nouvelle difficulté qui génère de nouveaux oublis. Tout cela est normal et transitoire.
- multiplier les temps d’apprentissage (brefs mais répétés) : le matin sur le chemin de l’école, le soir en passant au supermarché, en découpant les carottes pour la soupe… Il n’est pas nécessaire d’être assis sagement ou de se tenir raide comme un piquet pour apprendre sa poésie. Bien au contraire ! Chez les plus jeunes, occuper les mains peut permettre une meilleure concentration et une automatisation du réflexe de mémorisation.
- varier les positions. Votre enfant apprend peut-être mieux en gesticulant, en se balançant, en s’allongeant sur la moquette du tapis les pieds en l’air ? Pourquoi pas ? De nombreux acteurs apprennent leur texte en faisant les cent pas dans leur salon ou en arpentant leur quartier. Tant qu’il ne fait pas de corde à sauter au-dessus de la chambre du voisin, votre enfant peut choisir librement le mouvement qui facilite son effort de mémorisation.
- proposer des gestes. De votre côté, vous pouvez proposer des gestes pour expliciter et mimer le texte. Vous l’aiderez ainsi à visualiser le sens de la poésie et à en intégrer la structure. Il percevra mieux la progression narrative et ne confondra plus les strophes puisque leur ordre a du sens (ce qui est au début et ce qui se produit à la fin).
- donner le ton ! Les intonations scandent le texte et favorisent sa mémorisation. Allez, un petit entrainement :
Qui a volé la clef des champs ? / La pie voleuse ou le geai bleu ? / Qui a perdu la clef des champs ? / La marmotte ou le hoche-queue ? / Qui a trouvé la clef des champs ? / Le lièvre vert ? Le renard roux ? […]
Claude Roy, La clef des champs
En introduisant des gestes et en donnant quelques exemples d’intonations, vous montrez à votre enfant comment rendre vivante la récitation du poème. Votre enfant pourra vous imiter ou peaufiner son propre style. Bien souvent, les élèves préfèrent ne pas se faire trop remarquer en avançant en âge. Ce qui est bien dommage, d’autant qu’il leur sera bientôt demander d’être persuasif à l’oral (le brevet des collèges comporte une épreuve orale d’histoire des arts devant jury).
Astuces et jeux pour aider son enfant à mémoriser sa poésie
Il arrive parfois que les méthodes les plus fréquentes pour apprendre une poésie échouent. L’enfant semble incapable de mémoriser le moindre vers ou du moins toujours de manière imparfaite. Afin de lever toute ambiguïté et éviter de passer devant un trouble de l’apprentissage, vous pourriez dans un premier temps faire vérifier son audition, car l’apprentissage de la poésie est essentiellement un apprentissage auditif. De même, si votre enfant a des difficultés à articuler, à se concentrer, ou même à lire, une visite chez l’orthophoniste vous permettra de faire le point.
Si la peur paralyse votre enfant, qu’il perd tous ses moyens au moment de réciter sa poésie en classe, essayez de discuter de ses difficultés personnelles (autres que la poésie ! ). Et si vous sentez qu’il est angoissé, demandez conseil à son médecin. Il l’adressera peut-être chez un psychologue pour tenter de démêler le noeud du problème.
Quelles sont les astuces pour rendre l’apprentissage d’un poème plus amusant pour mon enfant ?
Si votre enfant est en bonne santé mais qu’il a du mal à apprendre sa poésie, peut-être a-t-il besoin de trouver une motivation à cet exercice ? Dans ce cas, l’entrée ludique devrait l’aider.
Voici quelques idées simples à mettre en place, en plus de celles déjà proposées plus haut (séquences brèves et régulières dans des situations/positions variées etc.). Prenons comme exemple le poème de Jean Tardieu, Conseils donnés par une sorcière.
- le texte à trous : vous lisez le texte puis vous le relisez en faisant deviner les mots qui manquent. Par exemple : Retenez vous de rire / dans le petit matin ! donnera Retenez vous de___ / dans le petit ___
- la compétition : celui qui peut donner le plus de noms communs du texte : conseils – sorcière -matin – arbres – chemins – terre – minuit etc.
- se tromper et se faire corriger par son enfant (- Vous : Prudence pour prudence – Lui/Elle : Mais maman/papa c’est pas prudence c’est confidence – Vous : Ah bon, t’es sûr ?)
- introduire des anomalies : des inversions (À la neige, à la pluie devient à la pluie, À la neige), des antonymes : Retenez-vous de rire dans le petit soir [matin] etc.
- jouer le registre de l’humour (surtout avec Jean Tardieu !, c’est lui-même qui le précise : « à voix basse avec un air épouvanté, à l’oreille du lecteur »). En exagérant le texte, vous stimulerez la mémoire émotionnelle de votre enfant qui l’associera au plaisir du rire.
Par ailleurs, vous pouvez également créer avec votre enfant vos propres poésies, voire haïkus. Cela développera son sens de l’observation, l’incitera à puiser dans les poèmes qu’il connait et augmentera son degré de familiarité avec l’art poétique. L’écriture poétique « à la manière de » est assez fréquente en classe et les élèves s’y prêtent d’autant plus de bon coeur qu’il suffit de quelques vers simples pour en retirer de la satisfaction. Par exemple ici, un enfant pourra imaginer d’autres préventions proférées par la sorcière de Tardieu : « n’ouvrez pas votre frigo au manchot ou votre porte au cloporte… «
Comment utiliser des gestes, des mouvements ou des visualisations pour faciliter l’apprentissage d’un poème ?
De fait, le mouvement occupe une place importante dans le processus de mémorisation. Pour les enfants qui rencontrent des difficultés d’apprentissage, l’implication du corps pourra constituer une bonne solution.
Tout d’abord vous pouvez proposer de mimer la poésie : vous dites le texte et il/elle l’accompagne d’une gestuelle évocatrice, puis vous inversez les rôles. Cela fonctionne très bien pour les fables par exemple. Imaginez qu’il faille interpréter Le corbeau et le renard. Votre enfant se projettera aisément dans l’oiseau qui « pour montrer sa belle voix, […] ouvre un large bec, laisse tomber sa proie ». Maîtriser le sens et la structure du texte (début – milieu – fin) aide à mieux mémoriser et à respecter la précision des mots de l’auteur.
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Ensuite tous les mouvements de marche, petits sauts, moulinets de bras ont un impact sur le niveau de concentration. Le mouvement permet à l’énergie physique et mentale de s’exprimer et libère un potentiel de mémorisation. Le mouvement scande également le rythme de la poésie. Tel un chef d’orchestre, l’enfant peut animer avec ses bras le phrasé du poète. Cela l’aide à ressentir corporellement la musicalité des vers et donc à mieux les apprendre par coeur.
Enfin, la visualisation mentale fait appel à l’imagination. Une poésie qui n’évoque aucune image aura du mal à faire sens. Pour aider votre enfant à fabriquer ces images, vous pouvez passer par la méditation. Et si cela reste difficile et qu’il a besoin d’un ancrage « réel », demandez-lui de dessiner ce qu’il « voit ». Afin de nourrir son imaginaire, n’hésitez pas à emprunter à la bibliothèque des ouvrages de poésie et de fables. Ils sont souvent richement illustrés et par des artistes de talent.
D’ailleurs chaque année, le ministère de l’Éducation nationale offre à chaque élève de CM2 au beau livre illustré. Pour l’année 2023, les élèves de CM2 ont reçu une nouvelle édition de L’Odyssée d’Homère, adaptée par Murielle Szac et illustrée par Catel. Mais sous le ministère de Jean-Marie Blanquer, le choix s’était porté cinq années de suite sur les Fables de La Fontaine, tour à tour illustrées par Joann Sfar, Voutch, Emmanuel Guibert, Rebecca Dautremer et Catherine Meurisse.
Quelles sont les techniques efficaces pour aider mon enfant à réciter un poème avec confiance ?
Arrive enfin l’étape finale où l’enfant sait parfaitement sa poésie. Il est prêt à la réciter en classe. Le seul obstacle désormais à sa réussite est lié au trac. Comme chez l’adulte le manque de confiance en soi peut diminuer la performance. Pour palier ce type de problème, le réseau d’actions est assez vaste. Il comprend toutes les activités de retour au calme, yoga, relaxation, méditation, mais aussi l’entraînement devant un public familial et des exercices d’expression orale.
On peut proposer par exemple de dire la poésie avec différentes hauteurs et intensités de voix (aiguë, grave, chuchotée, chantée…), s’imaginer Reine d’Angleterre en empruntant un accent british etc. En testant toutes ces possibilités l’enfant évacue une partie de son stress et peut trouver le ton juste, celui dans lequel il sera à l’aise pour parler devant ses camarades.
Toutefois, lorsque l’enfant rencontre des difficultés récurrentes pour prendre la parole, que sa timidité l’empêche de s’exprimer, des cours de théâtre, voire d’improvisation pour enfants peuvent lui être bénéfiques. L’occasion de tester une nouvelle activité extra-scolaire ?
Et chez vous comment ça se passe ? Quelles sont vos astuces et méthodes pour aider votre enfant à apprendre sa poésie ? Rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram pour échanger vos conseils !