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Déguisements d’enfant : derrière le jeu, l’exploration des émotions

déguisements enfants

Les rayons jouets des magasins comportent toujours un espace déguisements. Pirates, princesses et cosmonautes ont souvent l’honneur des têtes de gondoles, mais il en existe bien d’autres ! Notamment ceux que les enfants inventent avec ce qui traine dans les placards, vieux vêtements et assemblages hétéroclites d’étoffes en tous genres. Ils nous racontent beaucoup de la créativité et de la vie intérieure de nos loulous. Les yeux des adultes s’attendrissent facilement devant un bambin déguisé en super-héros dans la rue. Mais d’où leur vient cette envie de changer d’identité ? Que signifie jouer à se déguiser pour un enfant et que développe ce type de jeu ?

Se déguiser : un jeu symbolique chez l’enfant

Certains enfants adorent se déguiser et refusent même de quitter leur chapeau de pirate pour aller se coucher. D’autres, plus réservés, détestent se voir autre dans la glace et préfèrent garder leurs vêtements habituels lors des fêtes. Mais ils acceptent volontiers d’enfiler les chaussures de papa ou d’emprunter le pull de maman. Pour jouer à être plus grand ? Peut-être, mais avant tout l’enfant aime se déguiser car il apprend en imitant.

Apprendre par imitation

Difficile d’affirmer pourquoi un enfant décide de se déguiser. De multiples occasions le poussent à le faire : une fête d’anniversaire, un Carnaval, Halloween… Ou tout simplement une session de jeu avec des copains ou en solo à la maison.

Enfiler un déguisement revient à porter le costume d’un personnage. Ces habits, faciles à passer avec leurs scratchs et matières extensibles, posent immédiatement un décor pour le jeu. Ils sont reconnaissables de tous et collent aux clichés que l’enfant, et l’adulte, se font d’un personnage ou d’un métier. Pour l’enfant, revêtir une combinaison de cosmonaute signifie devenir un explorateur de l’espace. Le déguisement induit un univers imaginaire constitué de planètes et d’étoiles dans lequel l’enfant vit une aventure, seul ou à plusieurs.

Cette mise en situation devient alors une situation de langage qui mobilise un vocabulaire spécifique. Grâce aux histoires, documentaires et dessins animés qu’il connait il peut enrichir son scénario et développer certains aspects de son aventure imaginaire. Pour être le plus réaliste possible, le jeu inclut le cocasse de l’apesanteur, les pannes techniques, les vues incroyables de la Terre vue du ciel etc. D’informations abstraites, l’enfant fait une réalité, fictive certes, mais vécue comme vraie sur le moment. Cette spécificité du jeu d’enfant tient à sa capacité à vivre le moment présent et à utiliser son imaginaire pour donner vie à ses idées.

déguisements pour imiter le réel enfants médecins
©Canva Pro

En outre, lorsqu’il joue avec des camarades, l’enfant peut endosser plusieurs rôles et interagir avec ses pairs. Cela lui permet d’essayer plusieurs scénarios, donc plusieurs possibles et de varier ses approches et implications. Il pourra être le capitaine ou le mécanicien, le responsable de la tour de contrôle ou le pilote de la navette etc. Un simple accessoire suffit pour faire avancer l’histoire et créer un rebondissement. Le tuba de la plage sert d’approvisionnement en oxygène et le tipi de tente d’expérimentation spatiale. Dans tous les cas, l’enfant développe ses compétences psycho-sociales. Il doit coopérer, convaincre ses partenaires de jeu, écouter les autres et maîtriser ses émotions.

Construction et permanence du moi

Ces jeux d’imitation autorisent toutes les fantaisies et l’enfant change d’identité au gré de ses histoires. Elle est une scientifique sur le point de découvrir les secrets de la téléportation, il est un archéologue mettant à jour la cité perdue de l’Atlantide.

Malgré ces jeux à identités multiples, l’enfant sent qu’il reste toujours lui-même. Le déguisement marque simplement la limite entre le « dedans » et le « dehors ». Si l’aspect extérieur est parfois trompeur, l’être intérieur se caractérise par sa permanence, immatérielle et pourtant bien réelle. Pour preuve de ce phénomène, l’enfant constate que ses parents le reconnaissent toujours en dépit du déguisement et du maquillage. Il comprend alors très bien qu’il s’agit d’un jeu et son parent rentre dans ce jeu pour s’amuser avec lui. Tout le monde fait « comme si », tout en sachant que c’est faux. Et tout le plaisir réside dans cette mise à distance rassurante. Je suis un loup de conte de fée qui poursuit le Petit chaperon rouge. Je suis cruel mais ce n’est pas vraiment moi.

Estime de soi

Ainsi, tout comme le jeu de bébé « cherche et trouve » pousse l’enfant à expérimenter les notions d’absence/permanence, les jeux de déguisements rassurent sur la permanence de soi. Je peux jouer à être autre, tout en demeurant moi-même. Ce processus de réassurance ouvre aussi la voie à l’estime de soi qui se fonde avant tout sur une connaissance et une acceptation de son Moi.

En affichant ses passions – pour un héros, un métier, un sport – l’enfant marque ses préférences et s’affirme. La tenue de vétérinaire montre son attachement aux animaux, celle de cavalier ou cavalière sa passion pour les chevaux etc. Il n’a pas besoin d’exceller pour avoir le droit de revêtir un uniforme. De fait, il est dans la réussite, dans l’accomplissement de soi. Et ça lui fait du bien au moral !

Ainsi, explorer ses fantasmes, en s’essayant et en s’éprouvant soi-même, aide à se construire et à développer sa confiance en soi. Un bien précieux pour aborder les apprentissages et croire en ses capacités et aptitudes à réussir, et surtout à s’améliorer. Pour entreprendre il faut avoir envie et les jeux de déguisements, en suscitant l’imaginaire et la projection de soi, stimulent la curiosité et la motivation. En se déguisant, les enfants enclenchent donc ces deux moteurs fondamentaux qui accompagnent leur développement.

Socialisation et coopération dans le jeu déguisé collectif

Le déguisement renvoie souvent une image festive et joyeuse. Il arrive fréquemment que les enfants inventent des histoires à plusieurs en s’adaptant aux déguisements de chacun. Toutes les combinaisons sont possibles… Oui, les policiers de l’espace existent et ils font même des heures supplémentaires pour sauver les chiens extra-terrestres !

Lors de ces sessions de délires et franches rigolades entre enfants, ceux-ci sont amenés à socialiser et à coopérer. Le succès de l’histoire dépend de l’engagement de tous les protagonistes, de la richesse de leurs propositions, tant scientifiquement prouvées que totalement loufoques !

déguisements de pirates jeu coopératif
©Canva Pro

Une fois encore, on voit que les jeux de déguisements font émerger une palette de compétences qui favorise le développement de l’enfant. Il faut négocier, être diplomate, tout en défendant ses idées. Et il faut s’imposer tout en respectant ses camarades, sans quoi le jeu prend fin… Lors de ces jeux déguisés, l’enfant travaille, sans s’en rendre compte, ses compétences psycho-sociales. Le médium du déguisement lui confère une force de persuasion et une légitimité qu’il n’a pas à prouver. Il est un Indien avec sa coiffe de plumes et son arc, elle est Anne Bonny, la redoutable pirate capitaine du Revenge. Les possibilités de scénarios sont inépuisables et l’ennui des après-midi pluvieux bien loin des enfants déguisés !

Des déguisements pour mieux affirmer sa personnalité

Tous les enfants raffolent des déguisements ? Tous ? Non, pas tout à fait. Que nous révèle le choix, ou non-choix, de déguisements de nos enfants ?

Je ne veux pas me déguiser

Commençons par celles et ceux qui refusent de se déguiser. En classe comme aux fêtes d’anniversaire, il y a toujours quelques enfants qui conservent leurs vêtements habituels. Bien qu’il soit possible à l’école maternelle d’expérimenter des tenues variées dans le coin jeu, certains enfants rechignent à les essayer. Cela peut nous paraître triste et l’envie est grande d’insister un peu pour qu’une fois devenu gendarme ou princesse leur point de vue change. C’est probablement une erreur de la part des éducateurs…

En effet, le déguisement a avoir avec l’identité. Lorsqu’un enfant refuse de se déguiser, il éprouve une certaine angoisse à renier son identité ou à en usurper une autre. La dimension ludique lui échappe et il a du mal à percevoir l’intérêt de se grimer. De plus, certains enfants ressentent un inconfort rédhibitoire à porter des étoffes synthétiques. Ils ont trop chaud, les attaches en scratch les irritent, et ils se sentent engoncés. Cet inconfort les empêche donc de s’amuser ! Il est par conséquent inutile et contre-productif de les obliger à revêtir un déguisement. En revanche, on peut leur proposer d’explorer un accessoire, comme une longue vue de pirate ou une baguette magique. Ce seul objet n’empiètera pas sur leur identité et ils pourront tout de même participer à un jeu collectif.

Dans tous les cas, il convient de respecter le choix de l’enfant pour ne pas heurter sa sensibilité. Peut-être qu’en vous amusant vous-mêmes à vous déguiser – en le faisant devant lui pour éviter la frayeur d’une surprise – vous l’inciterez à le faire. Si votre enfant constate que vous prenez du plaisir en vous coiffant d’une couronne, il aura sans doute envie d’essayer à son tour. Patience donc et progressivité devraient être vos alliés dans cette quête. Cela signifie qu’il vaut mieux éviter d’essayer toute la panoplie d’un coup, et plutôt explorer chaque élément qui la compose. Ainsi votre enfant pourra se familiariser avec son nouveau déguisement.

J’adore les déguisements et tester de nouveaux personnages !

Dans certaines familles, la malle à déguisements déborde et s’enrichit à chaque nouvelle fête, anniversaire ou Noël. Certains enfants sont les as des histoires imaginaires et veulent tout tester. Si en plus ils ont des frères et soeurs, le bonheur est démultiplié avec un trésor de tenues encore plus large ! Vous allez retrouver votre petit dernier en reine d’Égypte et la plus grande en Spiderman. Ici, pas de déguisements « genrés » comme en magasin, mais plutôt un ensemble de formes et de couleurs pour tout oser. L’association veste de cow-boy / jupe de danseuse / casque de pompier promet de belles perspectives de jeu. Un grand bazar pour s’inventer des histoires rocambolesques et rire ensemble !

portant avec plusieurs déguisements d'enfants
©Canva Pro

Cela rappelle le concept même de carnaval, autrefois jour d’inversion des rôles dans la société médiévale. Les sages deviennent des fous, les pauvres des riches, les hommes des femmes… Encore aujourd’hui, on retient de cette forme ancienne du carnaval son caractère foutraque. On oublie heureusement ses débordements violents pour ne conserver que la joie. Il s’agit finalement du plaisir de donner vie, un court instant, à quelqu’un d’autre que soi, ou à une face cachée de soi-même.

Je n’aime qu’un seul type de déguisement !

Dans un autre registre, certains enfants détestent le principe du déguisement comme incarnation d’un personnage. Ils préfèrent endosser de vrais vêtements pour devenir celui ou celle qu’il ou elle rêve d’être. Il n’est donc pas question pour eux de devenir des chevaliers ou des princesses, jugés ridicules car factices. Leur panoplie de jeu se veut plutôt une projection fantasmée d’eux-mêmes. Par exemple, les enfants vouant une passion pour une discipline sportive, voudront porter leur kimono ou leur pantalon d’équitation. Ils interprètent une journée déguisée selon le prisme du célèbre « Venez comme vous êtes ! », traduction du titre « Come As You Are » du groupe Nirvana (1991) qui parle de l’acceptation de soi (et a été repris dans une campagne de publicité pour une chaine de fast food…).

Dans la même idée, certains enfants voudront adopter un certain style vestimentaire : rappeur ou gothique pour imiter un grand-frère ou une grande soeur, costume-cravate ou motard comme les parents etc.

Quels déguisements pour quel âge ?

Nous avons déjà cité de nombreux déguisements, mais lesquels retrouve-t-on par tranche d’âge ?

Maternelle : la prédominance de l’univers des contes

Pour les enfants d’âge maternel, voire plus largement pour les 2-5 ans, les fabricants misent sur les classiques des contes, notamment ceux revus par Disney. Farfouiller dans les déguisements conçus pour cette tranche d’âge revient à croiser immanquablement des princesses, des chevaliers et des pirates. Côté franchise, les grands classiques suivent les films d’animation comme RaiponceLa Reine des neigesLa Belle et la Bête, mais aussi Marinette de Miraculous ou Gaby de Gaby et la maison magique.

se déguiser à l'école et à la maison
©Canva Pro

À ces personnages s’ajoutent également quelques métiers comme pompier, policier, cosmonaute et vétérinaire, ainsi que des panoplies d’animaux (loup, lion, chat, souris…). De même, on trouve dans le commerce des petites tailles pour des déguisements de super-héros ou d’Harry Potter dont les enfants ne connaissent que les produits dérivés et pas encore les histoires.

Ecole élémentaire : l’effet générationnel

En CP/CE1, certains enfants affectionnent toujours leurs tenues étrennées en maternelle. Mais d’autres leur tournent le dos pour montrer qu’ils ont grandi et sont passés à autre chose. Ils ont découvert les séries animées tirées de Marvel et se déguisent volontiers en Batman ou Iron man. Mais surtout, ils cherchent à exprimer leur passion ou engouement du moment pour un personnage qui leur est familier (Harry Potter en tête). Ils sont aussi nombreux à vouloir afficher leur hobby et battent le pavé fièrement dans leur tenue de sport favori – raquette, gants de boxe ou cravache à la main.

déguisements Harry Potter
©Canva Pro

Progressivement, l’univers du jeu vidéo s’immisce dans leur quotidien et il n’est pas rare de croiser des Super Mario et princesse Zelda les jours de Carnaval et fêtes d’anniversaire. Les plus grands commencent à verser dans l’imaginaire ado en imitant leurs aînés et incarnent des personnages tirés de scénarios ado/adultes. Ils ont vu les bandes annonces, les affiches dans la rue et ont entendu ceux en âge de visionner les contenus intégraux en parler. Et cela suffit pour que lors des fêtes costumées se côtoient des chats violets horrifiques inspirés de Poppit Playtime (jeu PEGI 16), des individus en salopette rouge et masque comme dans La Casa de Papel (série pour les 16+), ou encore des costumes tout droit sortis de Mercredi (série sur la fille de la famille Adams, pour les 13+)…

Autant chez les touts-petits, les déguisements sont pour la plupart « atemporels » et traversent les générations, autant pour les plus grands ils dénotent d’un fait de société et relaient souvent une mode. Ils sont dans tous les cas une manière de dire son appartenance à un groupe ou de se démarquer de certains clichés.

Les déguisements « faits maison »

Pour sortir des sentiers battus, il est toujours possible de confectionner soi-même un déguisement. À partir de 8 ans, l’enfant peut s’initier à la couture sur une machine adaptée à son âge et sous la supervision d’un adulte. De chutes de tissus ou de recyclage de vieux draps peuvent sortir de nobles dames médiévales ou d’inquiétants fantômes. Des rouleaux de papier toilette peints et collés ensemble forment également de distinguées perruques dignes de la Cour du Roi Soleil.

La fête d’Halloween fournit en la matière une belle occasion de laisser parler sa créativité : monstres, sorcières et autre Frankenstein s’accommodent très bien du DIY. Les imperfections et loupés ajoutent aux déguisements « faits maison » la touche d’originalité qui les rend uniques.

Autre argument en faveur du DIY : la confection de costumes développe la motricité fine et l’imagination. Ainsi, en découpant tissus, cartons et rubans, les enfants mobilisent leur attention et leur créativité tout en exerçant leur coordination et leur dextérité. Si la machine à coudre nécessite quelques compétences parentales en la matière, la couture à la main se pratique dès l’âge de 5 ans pour des travaux simples. Et n’oubliez pas que la fabrication de déguisements inclut aussi des gestes plus faciles à maîtriser comme la peinture sur tissu ou le collage.

déguisements enfants Halloween
©Canva Pro

À l’occasion d’une fête déguisée ou tout simplement d’un après-midi de jeu en solo ou entre amis, les enfants adorent se déguiser. Ils peuvent ainsi incarner de multiples personnages, expérimenter diverses émotions et développer leurs compétences langagières et sociales. Le déguisement leur permet de vivre en imagination des aventures sans limites et en toute sécurité. Par son effet de réalisme, il aide l’enfant à accéder à la part symbolique du jeu et à se construire en confiance.

Et chez vous, comment ça se passe ? Vos enfants jouent-ils souvent à se déguiser ? Si vous voulez partager votre expérience, rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram !

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