Les poux sont des insectes hématophages, ils se nourrissent du sang de leur hôte, et pondent sur leurs poils. Il en existe trois types, morphologiquement différents, en fonction de leur localisation : tête, corps et pubis. Les poux de tête sont fréquents chez les enfants et provoquent d’intenses démangeaisons (pédiculose du cuir chevelu). Dépourvu d’ailes, le pou de tête adulte mesure entre 2 et 4 mm et vit de 20 à 30 jours. Sa couleur varie du grisâtre au brun et ses oeufs (lentes) sont argentés. Ceux-ci s’accrochent à la base du cheveu et mettent 7 à 12 jours pour éclore. Les poux se déplacent en glissant sur les cheveux. Ils ne transmettent pas de maladies et ne sont pas dûs à une mauvaise hygiène. Plus l’infestation est découverte tôt, plus il est aisé d’en limiter les conséquences.
Voici 5 points à connaître pour prévenir une infestation aux poux et soigner correctement son enfant.
Comment se propagent les poux ?
Comprendre comment se déplacent les poux constitue un bon moyen… de les éviter ! Le pou ne saute pas (ce n’est pas une puce), il ne vole pas (il n’a pas d’ailes). Comment diable arrive-t-il sur la tête de nos enfants ? À la maternelle, on pense aux taies d’oreillers utilisées pour la sieste. Mais il y a aussi les « brosses à cheveux, peignes, bonnets, écharpes, peluches » (source Ameli). Quel que soit l’objet vecteur de ces suceurs de sang, le résultat est le même. La propagation des poux passe par des tissus en contact avec le cuir chevelu.
Toutefois, la plus grande probabilité vient de la proximité entre deux enfants. On a du mal à imaginer cette scène car elle est peu fréquente chez les adultes habitués à mettre de la distance entre eux. Mais la plupart des enfants vivent leur complicité amicale dans le côte à côte et le contact tête contre tête. Attends, fais voir ta carte Pokémon©, c’est Dracaufeu ? / Tu la connais cette blague de Mortelle Adèle ? / Regarde, j’ai trouvé une coccinelle ! Ces conversations ne se déroulent pas en face à face mais l’un contre l’autre. Les enfants ont besoin de voir en même temps pour s’extasier et rire ensemble.
Ainsi, le pou se déplace indifféremment d’un cheveu à l’autre, colonisant par ce biais de plus en plus de cuirs chevelus. En outre, les cheveux longs font d’excellents autoroutes pour ces bestioles ultra rapides (23 cm/minute). Difficile pour les enfants de passer au travers pendant leur scolarité. Ainsi, « chaque année, jusqu’à 20 % des enfants scolarisés sont infestés » (source Ameli). Afin d’éviter que toute la famille, adultes inclus, ne soit touchée, il faut intervenir rapidement et prendre des précautions. On pourra par exemple attacher les cheveux, limiter le partage des affaires, éviter de coller sa tête…
Mythes et réalités sur les poux
Pour lutter efficacement contre les poux, il est important de démythifier certains points les concernant. Tout d’abord, il n’y a pas de cheveux ou cuirs chevelus qui attirent particulièrement ces insectes. De plus, qu’ils soient propres ou sales ne change rien à l’affaire. Le lieu de vie du pou demeure le crâne qui lui apporte chaleur et nourriture ! Les cheveux lui permettent de se déplacer. Vous pouvez faire l’expérience si vous arrivez à en attraper un. Posez-le dans le lavabo et vous verrez qu’il est incapable de bouger. Le pou est donc susceptible de s’installer sur n’importe quel humain, enfant comme adultes. Seuls les crânes rasés y échappent !
C’est pourquoi lorsqu’un enfant rentre de la crèche ou de l’école avec des poux, il faut traiter tous les membres de la famille. Si les adultes sont moins sujets à attraper des poux, c’est qu’ils sont rarement collés entre eux. De même, ils appliquent parfois des produits relativement toxiques (teintures, décoloration…) qui les tuent.
Enfin, le niveau de prolifération ne dépend pas de son hôte (un sang hypothétiquement « meilleur », des cheveux plus attractifs…) mais de la durée de l’infestation. Non détectée, la pédiculose va s’étendre à l’ensemble du crâne avec des zones privilégiées. On retrouve des rougeurs au niveau de la nuque, derrière les oreilles et à la naissance des cheveux près du front. La progression est rapide puisque la femelle pond « 5 à 10 œufs par jour, pendant 20 à 30 jours » (source Ameli).
Ainsi, il est impératif d’inspecter régulièrement la chevelure de son enfant pour y rechercher des poux et des lentes. Il faut également guetter des grattages trop répétés. Ils sont dûs à la salive que le pou dépose en suçant le sang. Les zones de prurit sont rouges et des marques rondes apparaissent sur le cuir chevelu. Attention à veiller à la longueur et à la propreté des ongles afin d’éviter toute infection lors du grattage.
Comment éliminer les poux efficacement ?
Tout d’abord, un dépistage précoce facilite une élimination rapide, quelle que soit la méthode utilisée. Ensuite, vous devez respecter rigoureusement les délais de traitement. Bien souvent, plusieurs applications de produit et passages de peigne sont requis pour venir à bout de tous les poux.
Les produits anti-poux
La plupart des produits anti-poux ont une action asphyxiante. Ils existent sous forme de lotion, de solution ou mousse en spray (contre-indiquée aux asthmatiques). Il convient de consulter le mode d’emploi avant toute utilisation. En général, le produit s’applique sur cheveux secs en commençant par le cuir chevelu. Le temps de pose varie entre 15 et 20 minutes et nécessite un rinçage abondant. Comme il s’agit d’une huile, il faut penser à protéger les sols et les vêtements. En outre, vous allez devoir faire preuve de patience pour rincer plusieurs fois l’ensemble de la chevelure.
Ensuite, il est conseillé de contrôler tous les jours la présence résiduelle de poux. Enfin, il faut procéder à une seconde application sept à dix jours plus tard. De cette manière, vous éliminez la deuxième génération de poux, ce délai correspondant au temps d’incubation des lentes.
Les anciennes préparations insecticides à base de pyréthrine ont été abandonnées. Toxiques et rendant les insectes résistants, elles pouvaient également provoquer de l’asthme chez les enfants sensibles. Aujourd’hui, la molécule la plus utilisée est le diméticone, une huile de silicone qui obstrue progressivement les voies respiratoires du pou et de sa lente. Le site Ameli recense également d’autres substances qui agissent « en engluant ou en obstruant leurs orifices respiratoires : oxyphthirine, myristate d’isopropyle, huile de paraffine, huile de coco, etc. » Toutefois, elle souligne que « leur efficacité est moins bien évaluée que celle de la diméticone. »
Pour finir, le commerce propose des produits capillaires, shampoings et sprays, souvent à base d’huile essentielle de lavande, à utiliser en complément. Cependant, leur efficacité n’a pas été prouvée. Et la plupart des huiles essentielles ne conviennent pas aux plus jeunes, du fait de leur potentiel irritant.
Le peignage des cheveux
Quel que soit la marque utilisée et le temps de pose, il faut peigner les cheveux avec un peigne spécial poux. Ses dents métalliques sont longues et très serrées. Il est généralement fourni dans les boites de produits anti-poux, mais pas de façon systématique. Le passage du peigne s’effectue de la base du cheveu jusqu’à sa pointe. Il récupère entre ses dents les lentes et les poux dissimulés dans la chevelure. Parfois ceux-ci sont encore vivants et cherchent à s’échapper. Mais rendus plus lents par le produit, ils sont plus faciles à attraper. Notez que leur carapace résiste à la pression du doigt, et que pour les écraser vous devrez les poser sur une surface dure.
Cette étape réclame de la rigueur et prend beaucoup de temps. Prévoyez une occupation pour votre enfant (un contenu audio sur son enceinte Merlin ou bien un dessin-animé). Installez-le confortablement sur un siège adapté et placez une serviette au sol pour « récupérer » ce qui tombe ! Félicitez votre enfant pour son courage et montrez-lui que c’est un travail d’équipe. Vous agissez et il se tient calmement pour vous faciliter la tâche. Les jours suivants, vous pouvez continuer de passer méthodiquement le peigne pour débusquer les insectes et détacher les dernières lentes. Il est parfois plus simple de les faire glisser avec ses ongles qu’avec le peigne. À vous de voir !
Les centres de traitement anti-poux
Pour les parents débordés ou que la désinsectisation rebute, il existe des centres de traitement anti-poux. Ils accueillent les enfants pour une prise en charge complète, produit anti-poux + peigne et vous passez les récupérer quand c’est fini. Toutefois cette prestation comporte des inconvénients, notamment son coût élevé. De plus, certains enfants ont peur et préfèrent que ce soient leurs parents qui s’y collent…
Comment prévenir le retour des poux ?
En plus d’un contrôle régulier lors des lavages de cheveux et d’une vigilance au grattage, voici quelques conseils pour tenir les poux à distance :
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- éviter le partage d’objets à usage capillaire et les échanges de chapeaux ;
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- laver à 60° les draps et taies d’oreillers après infestation ;
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- traiter les peignes et brosses à cheveux en les trempant 5 à 10 minutes dans une solution insecticide et attendez trois jours avant de les utiliser à nouveau ;
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- placer les objets fragiles (vêtements, peluches…) dans des sacs hermétiques pendant trois jours, ou désinfectez-les avec une poudre ou un spray anti-poux (sauf femmes enceintes) ;
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- utiliser des produits préventifs à base d’huiles naturelles en pulvérisation sur les bonnets et écharpes (vérifier les contre-indications sur la notice du fabricant) ;
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- attacher les cheveux des enfants (mais tous ne seront pas d’accord !).
Pour être efficace, la prévention contre les poux doit être assidue, C’est d’autant plus vrai lors des épisodes connus d’infestation dans l’entourage de l’enfant. Pour cette raison, les écoles informent au plus tôt les parents lorsque la présence des poux leur est rapportée. Dans cette optique, il est préférable d’être transparent soi-même et d’informer l’école afin que tous les élèves soient traités. Si vous traitez votre enfant sans rien dire et que de nouveaux cas se déclarent, il risque d’être à nouveau infesté. Vous n’aurez plus qu’à recommencer à zéro. Il est donc dans l’intérêt de tous de faire circuler l’information.
Quand consulter un dermatologue ?
Il est rarement nécessaire de consulter un dermatologue en cas de pédiculose. Bien souvent un passage en pharmacie suffit. De plus, le pédiatre ou le généraliste peuvent donner des conseils de prévention anti-poux et indiquer les traitements disponibles en fonction du profil du jeune patient, notamment en cas d’allergies ou d’asthme. Toutefois, si vous avez essayé plusieurs traitements sans succès ou que votre enfant montre des signes d’infection du cuir chevelu, il est nécessaire de prendre rendez-vous avec un dermatologue.
Dans les cas de résistance avérée aux produits vendus en pharmacie, ce dernier pourra prescrire des traitements topiques plus concentrés ou des produits contenant des molécules non disponibles sans ordonnance. Dans les cas les plus persistants, les dermatologues prescrivent aussi des médicaments oraux, associés à une crème corticostéroïde pour calmer l’inflammation et l’irritation cutanée.
Par ailleurs, le dermatologue pourra traiter la surinfection du cuir chevelu par antibiotiques topiques et oraux. En effet, le grattage intense peut provoquer des plaies et entraîner une infection bactérienne ou un ulcère, nécessitant des soins médicaux spécifiques.
Lutter contre les poux commence par une bonne prévention pour les identifier et les traiter rapidement. Inspection régulière de la chevelure et règles d’usage des objets capillaires limitent la transmission. En cas d’infestation sévère et/ou de surinfection, le dermatologue pourra prescrire des produits anti-poux concentrés, par voie orale et topique ainsi que des antibiotiques et des corticostéroïdes.
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