Enseignante, blogueuse éducation et passionnée de littérature jeunesse, Lauriane a pour leitmotiv la pédagogie active, notamment par le théâtre, et la lecture pour tous. Retrouver tous ses articles
L’école ne l’enseigne pas et pourtant elle prouve son utilité dans maints domaines de la vie ! L’éducation financière incombe aux parents, soucieux que leurs enfants acquièrent une certaine responsabilité. En effet, la question de l’argent de poche fait partie de l’acquisition de l’autonomie. Bien sûr, un jeune enfant n’a pas à se soucier de ses économies pour vivre, mais dès l’âge de 8/9 ans il comprend l’intérêt de soigner ses finances ! Comment éduquer son enfant à gérer son argent ? À quel âge lui donner de l’argent de poche et quand lui ouvrir un compte bancaire ? Quelle pédagogie et supports pour enseigner les bases de la finance aux enfants ? C’est parti pour une visite chez l’oncle Picsou !
Comment expliquer la valeur de l’argent aux enfants ?
Dans notre vie quotidienne, les enfants nous voient régulièrement utiliser des moyens de paiement : la carte bancaire au supermarché, la monnaie à la boulangerie, le smartphone aux bornes de la SNCF… L’argent est partout et nous parents avons toujours « quelque chose » à payer : les courses, le loyer, la cantine, les impôts… Finalement, les enfants baignent dans cette atmosphère de règlements perpétuels. Ils ont une connaissance intuitive de la valeur de l’argent. D’ailleurs, ils demandent souvent si ce qu’on achète est cher ou non, s’il faut beaucoup d’argent, combien ça coûte etc.
L’enfant et ses représentations de l’argent
Tout petit, l’enfant est fasciné par ce pouvoir un peu magique des distributeurs de billets, terminaux de carte bancaire et codes secrets. Les pièces de monnaie ont souvent leur faveur car elles comportent des gravures mystérieuses, des nombres difficiles à déchiffrer… Les billets intriguent tout autant, papiers chiffonnés et pourtant précieux. De fait, les enfants comprennent rapidement que l’argent a une grande importance pour les adultes. Bien souvent, ils désirent posséder ces fameuses pièces qui pèsent lourd dans le porte-monnaie et qui rappellent les trésors des pirates.
Le désir de richesse fait écho aux contes et histoires légendaires : fable de La Fontaine La poule aux oeufs d’or, l’oie qui pond un oeuf d’or dans Jack et le haricot magique, l’âne qui pour crottin produit des pièces d’or dans Peau d’âne, Ali Baba et les 40 voleurs, L’Île au trésor de Stevenson etc. Et encore combien d’aventures qui débouchent sur la découverte d’un trésor ? Dans les histoires, l’argent apparait comme un moyen de sécuriser son quotidien, de manger à sa faim, d’avoir un toit sur sa tête. C’est même un motif récurrent dans les contes (Hansel et Gretel, Le Petit Poucet, Le Chat botté etc.). Par opposition, la richesse s’accompagne souvent de cupidité et de bassesse (Le Valeureux petit tailleur, Blanche Neige , Le costume neuf de l’empereur, etc. ).
Les enfants qui ont une bonne connaissance des contes perçoivent assez tôt l’ambivalence de l’argent. Il est nécessaire pour vivre, mais aussi susceptible de transformer ceux qui le possèdent. Les enfants vont avoir tendance à être vigilant, à espérer en posséder tout en se gardant des travers qu’il peut provoquer. Parfois les enfants montrent fièrement à leurs copains le contenu de leur tirelire, comme pour dire « je suis grand, si je veux je peux acheter quelque chose ». Tout aussi sérieusement, ils annoncent à leurs parents qu’avec leurs économies ils ont prévu d’acheter une belle maison. Parfois, ils fantasment sur des acquisitions limitées par les parents : bonbons, jouets et jeux vidéos…
L’éducation financière dépend du comportement des parents vis-à-vis de l’argent
Si les enfants forgent leur propre opinion à propos de l’argent, ils reflètent également la position de leurs propres parents. Dans un foyer aux fin de mois difficiles, l’enfant aura tendance à thésauriser ses quelques pièces. Il espèrera aider ses parent ou épargner pour sa vie future. S’il n’a pas conscience des difficultés financières des adultes, il pourra s’autoriser à rêver pour lui-même.
Par ailleurs, la gestion de l’argent par les parents influence aussi le comportement des enfants. Si les parents ont l’air de dépenser sans se soucier de leur compte en banque, le jeune enfant voudra sans doute faire pareil. Pourquoi garder l’argent dans sa tirelire puisque de nouvelles pièces et billets viendront la regarnir de nouveau ? Ainsi, le sentiment de sécurité constitue un facteur déterminant du comportement de l’enfant vis-à-vis de l’argent.
En outre, l’attitude des parents face à la gestion de leurs finances frappe souvent l’imagination des enfants. Il n’y a pas toujours de corrélation entre richesse et dépenses, pauvreté et économie. Pour des raisons personnelles, religieuses ou culturelles, les adultes adoptent un comportement singulier qu’ils transmettent à leurs enfants, en positif comme en négatif.
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Comme pour toute éducation, la réception de l’éducation financière débouche sur une acceptation du modèle parental ou un rejet. Ainsi, dans une famille aisée, les enfants devenus adultes perpétueront la prodigalité de leurs aînés. Ou, au contraire, ils sécuriseront au maximum leurs finances.
Expliquer la valeur de l’argent aux enfants : les bases de l’éducation financière
La question de la valeur de l’argent dépend de très nombreux facteurs. Elle revêt des aspects bien différents en fonction des convictions politiques. C’est pourquoi cette question gêne parfois les adultes, les place en situation d’inconfort, ou du moins dans l’obligation de prendre position. Pour reprendre un vieil adage qui met tout le monde d’accord : « L’argent ne fait pas le bonheur… mais il y contribue ». Cette maxime populaire dit bien toute l’ambivalence de notre rapport à l’argent. Dans nos sociétés actuelles, on ne peut pas s’en passer pour vivre, mais cet argent concerne notre vie matérielle et non spirituelle ou intellectuelle. En la matière, nous transmettons aussi (et surtout !) un patrimoine culturel à nos enfants.
Ainsi, la célèbre pyramide de Maslow (1940) hiérarchise les besoins humains en basant son socle sur les aspects physiologiques (nourriture, logement, soins…) et de sécurité (physique et affective). Le premier socle, primordial, nécessite un minimum d’argent pour l’atteindre. Si l’individu le conserve durablement, alors il peut prétendre à combler d’autres besoins, de plus en plus immatériels (les loisirs, la culture etc.). L’accomplissement personnel n’aboutit qu’en haut de la pyramide, une fois tous les besoins satisfaits. Finalement, l’éducation financière vise à sensibiliser les enfants à la nécessité de l’argent pour se libérer des contraintes physiologiques. La valeur première de l’argent repose donc sur sa capacité de résolution des contingences de survie.
En fonction des familles et des milieux de vie, cette pression financière peut être diminuée et soulagée par d’autres modes de fonctionnement. Par exemple, on peut cultiver son potager, pratiquer le co-voiturage, faire du troc. On pourra aussi s’appuyer sur une recyclerie pour réparer ses appareils, échanger des compétences, profiter d’animations culturelles gratuites etc. Et éviter ainsi les transactions financières. Finalement, l’éducation financière croise également l’éducation à l’environnement (limiter la durée des douches, éteindre les lumières, soigner ses affaires…). Se préoccuper d’écologie revient aussi à faire des économies.
Éducation financière pour les enfants : par quoi commencer ?
Les questions éthiques, morales et politiques liées à l’argent dépendent de chaque famille et ne peuvent être détaillées ici. Toutefois, si l’on veut sensibiliser ses enfants à la gestion des finances, on peut sur fonder sur quelques principes de bon sens.
Responsabiliser les enfants à la gestion de l’argent au quotidien
La valeur de l’argent recoupe à la fois son aspect quantitatif et qualitatif. À partir des courses alimentaires, on peut initier son enfant à la gestion du budget familial.
Dès son plus jeune âge, l’enfant participe aux courses lors de ses promenades. Tout d’abord, on lui montre comment on procède pour régler les achats (la carte bancaire avec le code, la monnaie etc.). Dès qu’il sait lire les nombres, il peut comparer les prix des marchandises en rayon. Ainsi, il prend conscience du coût des aliments, de la nécessité de na pas gâcher la nourriture et d’éviter les achats superflus, notamment les sucreries. À partir de 10 ans, on peut par exemple lui donner un billet de 20 euros avec pour mission de collecter en magasin les ingrédients d’un repas pour la famille. Il appréciera cette marque de confiance et l’accompagnement bienveillant que l’on fournira en appui. Ce petit jeu de rôle ancré dans la réalité assoit la confiance et l’estime de soi.
Par ailleurs, l’apprentissage de la valeur de l’argent prendra aussi un tour qualitatif. Par exemple, on peut expliquer pourquoi telle ou telle marchandise est plus onéreuse qu’une autre (composition, provenance, marketing). À cette occasion, on éduque aussi l’enfant à une consommation responsable et à une alimentation saine et équilibrée. Notamment, en choisissant des fruits et légumes de saison, on dépense moins d’argent et on consomme local, ce qui limite l’impact sur l’environnement. Finalement, éduquer financièrement ses enfants passe par une meilleure compréhension des prix pour devenir un consommateur éclairé.
Toutefois, le rôle des parents ne se limite pas à faire connaître le monde marchand et financier. Appréhender la valeur de l’argent c’est aussi prendre du recul sur sa toute puissance et initier à des voies alternatives. Pour ce faire, on peut sensibiliser au gâchis et limiter raisonnablement la quantité de jouets et vêtements. Par ailleurs, la méthode des 3R (réutiliser, réparer, recycler) donne un cadre facilement compréhensible par les enfants. Plus attachés aux objets que les adultes, les enfants accueillent souvent avec enthousiasme la possibilité de réparer leurs jouets fétiches ou de leur trouver une autre utilisation. Par ailleurs, en grandissant, ils peuvent aussi décider de vendre sur le marché de l’occasion ou de donner des jouets dont ils n’ont plus l’usage. Le principe de l’économie circulaire prolongera la valeur de l’objet et donc de l’argent investi.
Valeur de l’argent et valeur du travail
Autre paradigme : la valeur de l’argent prend sens par rapport à la valeur du travail. On touche ici un point sensible. Pourtant l’étalon de valeur familiale de l’argent s’indexe souvent sur les salaires des parents. La rémunération du travail constitue un des fondement de notre système économique. Traditionnellement, le budget des familles dépend des revenus des parents. Pour que votre enfant ait conscience du coût de la vie, vous pouvez lui indiquer combien il faut d’heures ou de journées de travail pour régler les dépenses courantes. Il se rendra mieux compte de la valeur de l’argent si vous lui donner une application concrète.
En effet, la valeur de l’argent demeure abstraite pour un jeune enfant. Tant qu’il n’a pas conscience de la grandeur des nombres, vous ne pourrez indiquer la quantité que par l’usage d’adverbes (beaucoup, peu, énormément…). Quand il arrive en CE1, l’enfant commence à manipuler des nombres à trois chiffres. Il peut alors se représenter, au moyen de l’addition itérative, la valeur des nombres associée à l’unité euro. S’il reçoit de l’argent de la petite souris, il commencera à accumuler des pièces de 1 à 2 euros et petit à petit à former une dizaine, puis une autre. En construisant dans la vie réelle la valeur de la monnaie courante, il appréhende aussi la valeur des choses qui l’entourent. C’est un bon début pour démarrer l’éducation financière.
Éducation financière et gestion des dépenses
Toutefois, souvent par éducation financière on entend la gestion des dépenses. Mais celle-ci n’est possible que si on a pris la peine de construire le nombre en amont. Et que les indices sociaux-culturels permettent de donner du sens aux prix, à la monnaie, et donc à la valeur de l’argent dans la société.
Savoir gérer ses dépenses pour un enfant revient à ne pas dépenser toutes ses économies d’un coup. Mais pour qu’il adopte une position raisonnable vis-à-vis de son propre argent, encore faut-il qu’il ait été initié à l’économie familiale, comme précédemment développé. On dit souvent que les enfants apprennent par imitation. Là encore, en terme d’éducation financière, les enfants prennent modèle sur leurs parents. Si vous êtes vous-même mesurés, il y a des chances que votre enfant le soit aussi.
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Quoiqu’il en soit, vous pouvez agir auprès de lui en tant que conseiller, tout comme vous bénéficiez de conseils de votre banque. Vous pourrez l’aider par exemple à définir la valeur de ses besoins et le montant nécessaire pour acquérir un objet convoité. Il peut s’agir d’une boîte d’aquarelle, d’une paire de jumelles, d’une figurine de héros de manga etc. Établissez avec lui un planning prévisionnel pour définir à quel moment l’objectif de sa cagnotte sera atteint. Cela permettra d’évaluer le caractère réaliste des économies potentielles. S’il doit économiser pendant 5 ans, il changera peut-être d’idée ! Ou alors il pourra opter pour un équipement de seconde main trouvé sur une brocante ou en ligne, sous votre supervision.
Que dit la loi des rapports entre l’enfant et l’argent ?
Un enfant mineur ne peut gérer seul son argent et son patrimoine. Ce sont les représentants légaux qui en ont la charge. Ces derniers peuvent toucher les intérêts, mais ils doivent conserver le capital intact jusqu’à la majorité de l’enfant. En revanche, le juge des tutelles statue sur certains actes visant la modification du patrimoine d’un mineur (vente, cession…). En outre, l’argent gagné par les enfants du spectacle, appelé « pécule », doit être déposé à la Caisse des Dépôts jusqu’à la majorité.
Si vous vous intéressez aux placements financiers, vous devrez opérer pour votre enfant ou attendre qu’il ait 16 ou 18 ans pour l’initier au bitcoin, plan d’actions ou autre NFT d’intérêt. La loi considère qu’un enfant ne doit pas disposer d’un compte courant avec moyen de paiement avant l’âge de 16 ans. En outre, seules les personnes majeures ont le droit d’investir dans des produits financiers. À ce stade, l’éducation financière parentale s’apparente à des conseils d’experts que tous les parents ne sont pas forcément capables de prodiguer.
L’éducation financière participe à l’autonomie des enfants
Ainsi, le premier contact avec l’argent se fait avec la monnaie et l’épargne classique à domicile. En cumulant les pièces de la petite souris, le petit billet des grands-parents et l’enveloppe pour l’anniversaire ou le passage de classe, l’enfant dispose d’une petite somme d’argent à gérer. Il pourra décider de tout conserver ou d’effectuer des dépenses personnelles, sous couvert de votre agrément.
Se projeter, calculer… les indispensables pour gérer ses finances dès 8 ans
Tout petit, l’enfant aime collectionner les pièces et n’a pas du tout envie de les dépenser ! En revanche, il aime bien donner votre monnaie au boulanger qui lui donne en échange une chouquette. Plus tard, lorsque l’enfant connait la valeur de l’argent et les prix courants, il peut avoir envie d’acheter quelque chose par ses propres moyens. Vous pouvez en discuter avec lui et attirer son attention sur la pertinence de son projet. En as-tu vraiment besoin ? Est-ce que cela va servir assez longtemps ? Ne vas-tu pas regretter ton argent ou en avoir besoin pour autre chose ?
Notre attitude de parent influence son rapport futur à l’argent : doit-on l’utiliser uniquement pour les choses utiles ou peut-on aussi se faire plaisir avec ? Il s’agit-là d’une question épineuse que les adultes eux-mêmes peinent à résoudre. La règle de bon sens veut que la notion de plaisir ne soit pas exclue non plus. Elle n’est pas forcément associée à la futilité, même si celle-ci a sa légitimité aussi. Un achat « plaisir » peut aussi faire partie de l’émancipation du jeune, de sa quête d’autonomie. Et c’est justement tout l’intérêt de disposer de son propre argent pour acheter le T-shirt avec un slogan à la mode… qui ne vous plaît pas ! Tant que ses dépenses respectent la loi et vos principes éducatifs, votre enfant peut acquérir un objet qui l’aide à se démarquer de vous. Et c’est bon pour son développement psycho-affectif !
Ce désir d’émancipation guidera son projet d’achat et sa gestion financière. Et vous oeuvrerez pour l’éducation financière de votre enfant en lui apportant votre concours, sans jugement. De la même manière, vous ne réclamez pas non plus à votre conjoint qu’il soit d’accord avec vos envies et passions. L’acquisition de l’autonomie chez le jeune passe par le besoin de se distinguer, d’affirmer ses choix. L’argent est un moyen d’émancipation. Chez l’enfant, il débute à une échelle modeste, mais chez l’ado il prend de plus amples proportions. Et surtout, il permet à l’adulte de pouvoir s’assumer financièrement et de suivre sa propre voie. On mesure mieux ainsi tout l’intérêt d’accompagner les enfants dès leur plus jeune âge dans la gestion de leurs économies.
Argent de poche, combien, à quel âge et pourquoi faire ?
Avant de percevoir régulièrement de l’argent de poche, l’enfant dispose de quelques économies qu’il thésaurise de préférence. Il a l’espoir fou qu’en accumulant cet argent, il pourra s’acheter un poney ou une piscine. Ensuite, en grandissant, il comprend que seuls un salaire (et éventuellement des placements financiers !) pourront lui permettre de construire la vie d’adulte dont il rêve. À l’adolescence, il aura besoin de subvenir à de petites dépenses courantes et réclamera de l’argent à ses parents. Soit ceux-ci délivrent l’argent en fonction des besoins, soit ils organisent le versement d’une somme par semaine ou par mois. Le fameux argent de poche !
D’après une enquête menée par la start up Pixpay (4e baromètre Les ados et l’argent), 57% des adolescents reçoivent de l’argent, avec en moyenne 36 euros par mois. Les enfants les plus jeunes, entre 10 et 12 ans, touchent en moyenne 24 euros pas mois. Il est rare que les enfants plus jeunes perçoivent de l’argent, mais certains parents décident de commencer dès l’âge de 6 ans dans l’optique de responsabiliser leurs enfants.
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L’argent épargné pourra servir si l’enfant sort sans ses parents et a besoin de liquidité (colonies de vacances, classes nature…). Ce petit pécule dépanne aussi les parents qui n’ont pas toujours 10 euros pour leur enfant invité à l’improviste.
En règle générale, plus l’enfant monte en âge plus les parents optent pour l’argent de poche régulier, plutôt que le financement au fil des besoins. C’est plus simple pour le parent et lui évite d’avoir le sentiment d’être un « distributeur automatique » ! Et du point de vue de l’enfant, la gestion d’une somme fixe facilite les projections et l’établissement d’un budget prévisionnel.
À quel âge un enfant devrait-il avoir un compte en banque et quelles sont les solutions du marché ?
À partir de 16 ans, un jeune peut avoir un compte courant avec chéquier et carte bancaire. Avant cet âge, il peut être titulaire d’un compte en banque pour recevoir de l’argent de ses parents et grands-parents, toutefois sans pouvoir dépenser ces sommes. De même, il peut posséder un compte épargne, de type livret A, que ses parents ouvrent à son nom. Certaines banques institutionnelles proposent des cartes de paiement à autorisation systématique, adossées au compte des parents. O peut citer le Crédit agricole et la BNP Paribas (pour les 12 ans et +), la Société Générale (15 ans et +), le Crédit mutuel (10 ans +), etc.
Depuis quelques années, des banques en ligne se sont spécialisées dans le public adolescent en proposant des solutions de carte bancaire gérée directement par les parents via une application. D’autres entreprises, qui ne sont pas des banques, ont développé des solutions de cartes de paiement pour les 10-18 ans. Le parent effectue des versements instantanés pour que le jeune procède à ses achats, en France et à l’étranger. Il dispose d’une application qui lui permet de suivre les dépenses de son enfant et reçoit une notification pour chaque achat. De son côté, le jeune pilote son argent de poche sur sa propre application et règle, en ligne ou en boutique, sans jamais se retrouver à découvert.
On peut citer Revolut Junior (à partir de 6 ans et +), Pixpay, Kard et Orange Bank (10 ans et +),
Ma French Bank, Freedom et Nickel (12 ans et +) et Monabank (16 ans et +). Pour certains établissements, il faut déjà être client, comme chez Revolut et Boursorama (Freedom). Les abonnements mensuels sont compris entre 1,50 et 12 euros par mois.
Quels outils, jeux ou applications peuvent aider à enseigner les bases de la finance ?
La plupart des banques qui proposent une carte de paiement à autorisation systématique pour les jeunes fournissent une application de gestion. Celle-ci permet de développer l’éducation financière des enfants à partir de 10 ans. Il s’agit par exemple d’apprendre à faire des économies, à utiliser des méthodes d’épargne, à constituer une cagnotte etc. Vous pouvez définir avec vos enfants les plafonds et limites d’utilisation de la carte, ainsi que le budget, défini par mois ou par semaine. En outre, pour les familiariser avec le vocabulaire et les concepts de la finance adaptés à leur échelle, le podcast Tout sur les sous aborde ces questions sans tabou.
Par ailleurs, pour aider les enfants à manipuler les nombres et à simuler la gestion d’un budget, vous pouvez vous amuser à proposer divers jeux de société. Parmi les plus célèbres, on recense :
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- P’tit market (Djeco) : pour apprendre à gérer son argent et à rendre la monnaie des courses. À partir de 5 ans.
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- Le jeu du P’tit marchand (Ravensburger). Jeu de cartes où il faut faire les courses et rendre la monnaie en utilisant des pièces de 1€ et 2€ et des billets de 5€. À partir de 5 ans.
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- Euro shopping – jeux Activités monnaie euros : jeu d’imitation avec des pièces en plastique et des billets en papier pour jouer au marchand, vendre ou acheter, et maîtriser le compte de la monnaie. Dès 6 ans.
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- Big Money (Ravensburger). Un jeu de plateau orienté vers les investissements de tout genre… pour devenir riche ! À partir de 8 ans.
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- La Bonne Paye (Hasbro Gaming) à partir de 8 ans. Un classique qui permet d’entrevoir les dépenses courantes et imprévues, ainsi que l’intérêt de certains investissements.
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- Monopoly (Hasbro Gaming), à partir de 8 ans, et Monopoly Junior (avec un niveau 1 pour les 4-5 ans et un niveau 2 à partir de 6 ans). Si on évacue le fait qu’il faille ruiner les joueurs pour obtenir le monopole et gagner la partie, le Monopoly contextualise la question du crédit, des taxes et des hypothèques… Des notions financières difficilement abordables en dehors du jeu de société ! ;
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- Richesses du monde (Lansay) est axé sur les ressources mondiales et la diversité des investissements (autres qu’en monnaie fiduciaire). À partir de 8 ans.
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- Destins (Hasbro Gaming) à partir de 8 ans (5 ans en version junior). Pour aborder les concepts financiers qui jalonnent la vie (études, travail, famille, santé, retraite…);
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- Mes questions d’argent, un jeu de plateau conçu par la Banque de France autour des notions de projet et de budget. À partir de 8 ans.
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- le jeu de cartes Budgix met en scène des épisodes de la vie quotidienne et sollicite les thèmes des revenus et des dépenses. À partir de 5 ans.
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- le programme de formation Dilemme Junior pour les 8-14 ans : atelier avec jeu de plateau pour découvrir les notions de dépense et de gestion d’un budget.
Et chez vous, comment ça se passe ? Quelle éducation financière donnez-vous ou comptez-vous donner à vos enfants ? Pour partager vos conseils et idées, rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram.