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Comment se faire obéir sans crier : 5 conseils à appliquer facilement

comment se faire obéir sans crier ?

Tous les pédagogues le disent : rien ne sert de crier. Il faut asseoir son autorité autrement pour se faire obéir. Sinon, l’éducation repose sur la peur et nous perdons la confiance de nos enfants. Cette confiance est précieuse à conserver pour passer d’autres caps dans le développement de l’enfant, notamment à l’adolescence. Mais comment faire pour ne pas céder à la colère alors que l’on rentre fatigué d’une longue journée de travail ? Voici quelques astuces qui peuvent désamorcer une situation conflictuelle et la résoudre dans le calme.

Fixer des règles précises pour se faire obéir : dura lex, sed lex

Bien souvent, lorsque nous crions, nous nous sentons dépassés par la situation. Nous ne sommes pas parvenus à régler un conflit par la parole. Reste alors la colère de l’échec, le sentiment de se laisser déborder, voire dominer par son enfant. Car finalement, crier est une manière de dominer en suscitant la crainte. L’enfant sent qu’il a dépassé les limites et s’interroge sur les suites possibles de cette colère. Instinctivement, il redoute une montée de violence. C’est un risque qu’il éprouve lorsque ses parents sortent d’eux-même, lorsqu’ils ne sont plus eux-mêmes. Il va donc obéir sous l’effet de la peur ! Alors que nous voudrions qu’il assimile des interdits et les accepte comme légitimes et bons.

Par ailleurs, pour se faire entendre, ce qui compte ce n’est pas la hauteur de la voix, mais sa fermeté. Vous avez fixé des règles mais votre enfant ne les pas respectées. De ce fait, il doit en assumer les conséquences et s’amender. Qu’il crie ne change rien à l’affaire, pas plus que si c’est vous qui criez. Pour que votre parole soit entendue, vous ne devez pas craindre d’établir des règles. Sans quoi, vous vous exposez à de nombreuses situations conflictuelles. En effet, l’enfant tentera de négocier systématiquement les conséquences de ses actes. Ce qui épuisera votre patience et vous poussera à crier, en réaction à votre propre impuissance.

fixer des règles et les appliquer pour se faire obéir

La psychologue Caroline Goldman pointe cet échec de l’autorité et réaffirme la nécessité de poser des limites éducatives. Cela n’exclut pas pour autant les principes de l’éducation positive qui reposent sur le lien d’amour et l’éveil intellectuel. Il ne s’agit pas de rabaisser l’enfant, mais plutôt de lui signifier que le fondement de la loi sert justement à garantir la justice et le respect de tous. Si l’enfant a cassé le jouet de son frère, il doit trouver un moyen de réparer sa faute. Tout comme l’inverse sera vrai et donc équitable pour tous.

©Canva Pro

En outre, l’enfant a besoin de repères stables pour se construire. Lorsque l’enfant ignore ce qu’il a droit de faire et de ne pas faire, ou n’a pas de rappel à l’ordre (avertissements et punitions), il a tendance à flirter avec les limites et… à tout faire pour vous mettre en boule. Jusqu’à enfin obtenir une réponse de votre part – vos cris, une manifestation bien plus violente que celle que vous auriez pu édicter avant d’en arriver là.

Établir des punitions justes et proportionnelles à la faute commise

L’enfant connait les règles et en apprend de nouvelles au fur et à mesure de ses nouvelles expériences. Vous avez vérifié qu’il les a comprises et qu’il est prêt à s’y soumettre, tout comme ses frères et soeurs au sein de la famille. Et ce, dans un objectif de bien commun pour garantir la paix et la bonne entente chez vous. Vous pouvez afficher les règles et définir les tâches ménagères de chacun à la maison pour éviter les disputes et pertes de temps. Si vous êtes amené à punir votre enfant, veillez à la proportionnalité de la punition et à sa visée éducative. Par exemple, si votre enfant a fait des dégâts dans la cuisine, il devra les nettoyer et non pas, en prime, laver votre vélo ! S’il a désobéi, il ira dans sa chambre, selon le principe du « Time out » (coupure des interactions).

Par ailleurs, il est fondamental de prendre du recul sur soi et de réaliser que nous sommes trop fatigués pour résister à l’envie de crier. Cela peut se produire par exemple au moment des devoirs du soir, lorsque l’enfant est lent ou peu réceptif. Dans ce cas-là, mieux vaut s’éloigner et prévenir l’enfant le plus calmement possible que nous avons besoin de nous isoler un instant pour reprendre nos esprits et mieux traiter la situation. Lorsque c’est possible, le conjoint peut prendre le relais et aborder la situation avec un recul différent.

©Canva Pro

se faire obéir grâce aux limites éducatives

Évidemment, les règles édictées au sein de la famille doivent être définies conjointement et appliquées par l’ensemble des adultes qui interviennent auprès de l’enfant. Il est important de respecter une certaine cohérence, afin qu’aucun des deux parents ne soit pris en défaut ou décrédibilisé. Un conflit d’autorité au sein du couple ne fait que fragiliser le principe de l’autorité elle-même. En effet, celle-ci ne repose pas sur la force, mais sur l’adhésion aux principes mis en oeuvre.

Recourir à l’humour pour se faire obéir

Afin d’éloigner la tentation de crier sur ses enfants, il peut être intéressant d’envisager la situation sous un autre angle. Si votre enfant a fait une bêtise, s’il vous désobéit, vous le punissez avec calme et justesse. En revanche, lorsque vous criez, vous n’occupez plus votre position stoïque puisque vous vous laissez déborder par vos émotions. En outre, votre enfant n’a pas forcément commis une erreur, mais son attitude vous insupporte, car il réclame votre attention alors que vous n’êtes pas disponible.

rire et obéir en famille

Si vous analysez les raisons qui vous font monter la moutarde au nez, vous constaterez certainement que vos motifs de mauvaise humeur sont assez proches de ceux de votre enfant. Vous avez tous deux besoin d’attention et de réconfort. Dans ce cas-là, si vous faites l’effort de verbaliser vos propres difficultés, sans rentrer dans des détails qui ne concernent pas votre enfant, vous faites un pas vers l’apaisement. Et vous vous écartez de la tentation de crier.

©Canva Pro

Toutefois, nous ne parvenons pas toujours à relativiser et parfois la colère a besoin d’un exutoire. Il faut donc trouver des moyens autres que de crier sur son enfant pour se débarrasser de cette colère. Il y a plusieurs possibilités, comme crier dans un coussin, mais aussi recourir à l’humour ! Le rire guérit bon nombre de situations. Bien sûr, on ne peut pas rire de tout et parfois les situations que vous devez affronter sont graves. Mais bien souvent, faire preuve d’auto-dérision permet de décompresser. Et de donner l’exemple à son enfant dans les moments difficiles !

Les bienfaits de la relaxation pour retrouver son calme et se faire obéir

Pour retrouver son calme, les exercices respiratoires ont une efficacité indéniable. Fermer les yeux, inspirer doucement et profondément, bloquer, puis relâcher en vidant complètement les poumons. Cette technique fait partie des exercices de base de la relaxation. La maîtrise du souffle amène une meilleure prise de conscience de soi, de son environnement et aide à relativiser. Grâce à une meilleure oxygénation, le Moi reprend le contrôle et refoule les pulsions du Ça, selon la théorie psychanalytique. L’idée de « se faire plaisir » en criant/dominant son enfant est anéantie par la conscience de son rôle de parent/éducateur.

La relaxation favorise la pleine conscience et la capacité à être présent ici et maintenant. En la pratiquant en famille régulièrement, elle permet aux adultes et aux enfants de se détendre et de renforcer leur confiance mutuelle grâce au lâcher-prise. Cette relation de confiance réciproque facilite le respect et l’obéissance aux règles de la famille. Elle fait partie, avec le yoga et la méditation, des activités qui aident à maîtriser ses émotions, à retrouver son calme et à créer une ambiance familiale sereine. Toutefois, n’attendez pas une crise pour y avoir recours et organisez des temps calmes régulièrement pour vous appuyer sur une routine au moment opportun.

Enfin, parmi les bonnes habitudes qui aident à maintenir une bonne hygiène de vie, tant physique que mentale, les activités physiques et sportives contribuent à réduire le stress, à se sentir mieux dans son corps et à obéir à des règles – de jeu et de respect des autres. Par analogie, l’enfant comprend mieux l’intérêt des règles et est plus enclin à obéir à la maison. Les activités manuelles et artistiques ont également cette fonction de confrontation au principe de réalité. On ne peut pas échapper aux règles de la physique !

©Canva Pro

pratiquer la relaxation en famille

Dialoguer plutôt que crier pour gérer une crise d’enfant

On l’a dit à plusieurs reprises, crier intervient quand il semble ne plus y avoir de solutions face à un enfant désobéissant. En plus de faire appel à la relaxation, la sophrologie, la méditation etc., préserver un bon niveau de communication est essentielle. En effet, c’est souvent quand le dialogue est rompu que les cris surviennent. Il faut donc rester attentif à ne pas briser le lien et à veiller à ne pas entrer dans une phase de monologue. Car c’est souvent en l’absence de réponse de l’enfant, que l’adulte « vide » son sac et déverse sa colère dans un niveau sonore plus élevé que nécessaire. Si le ton monte entre vous et votre enfant, veillez à le faire immédiatement redescendre. Il s’agit d’un signal d’alerte qui montre que la situation vous échappe.

dialoguer avec son enfant

Prenez votre temps pour répondre, réduisez votre débit, pensez chaque mot que vous allez prononcer, corrigez les phrases malheureuses et reprenez votre enfant également. Si vous avez le sentiment que ce dernier ne vous comprend pas, proposez-lui d’inverser la situation. Par exemple, en lui demandant ce qu’il aurait fait si c’était papa qui avait traversé alors que le feu était vert pour les voitures ? Cet exercice de décentration amorce une nouvelle situation de communication qui emprunte celle du jeu, de l’imaginaire. L’enfant aura plus de facilité à comprendre pourquoi vous êtes fâché et ce que vous ressentez. De lui-même, il comprendra ses erreurs et acceptera d’obéir. Peut-être pas la première ou la deuxième fois, mais après la troisième fois si ! (selon Caroline Goldman). Après quoi, il ne sera plus utile d’y revenir, ce qui vaut mieux qu’une situation de conflit perpétuel.

À présent, à vous de jouer pour établir vos règles et les faire respecter, en punissant s’il le faut. Mais en gardant toujours votre sourire et votre zénitude pour maintenir une relation de confiance mutuelle !

Et chez vous, avez-vous d’autres astuces pour vous faire obéir sans crier ? Rendez-vous sur nos réseaux sociaux FB et Instagram pour partager vos expériences !

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