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Troubles du sommeil chez l’enfant : comment les identifier et quelles solutions ?

troubles sommeil enfant veilleuse et doudou

Le sommeil fait partie des piliers de la santé humaine. Chez l’enfant, il assure des fonctions essentielles à son développement et à son bien-être. De plus, les troubles du sommeil impactent toute la famille et entrainent dans leur sillage tout un lot de désagréments : fatigue, irritabilité, difficultés de concentration, problèmes relationnels avec les frères et soeurs… Que faire lorsque son enfant refuse de s’endormir, se réveille plusieurs fois par nuit ou est en proie à des perturbations nocturnes fréquentes ? Comment sortir de la spirale infernale du déficit de sommeil ?

Quelles solutions face à l’insomnie de l’enfant ?

On range dans la catégorie « insomnie » tous les troubles du sommeil qui en réduisent le temps et en altèrent la qualité. Ce problème se rencontre fréquemment puisqu’il « touche 25 à 50 % des enfants de moins de 5 ans » (source Assurance maladie). Cette statistique à elle seule peut diminuer l’angoisse des parents. Non, vous n’êtes pas les seuls concernés ! Et si le petit voisin fait des nuits de 10h, ce n’est sans doute pas le cas du meilleur copain de classe de votre enfant. D’autre part, cette forte proportion montre aussi que les troubles de l’insomnie chez l’enfant disparaissent le plus souvent en grandissant. Une bonne nouvelle donc !

Les troubles du sommeil en phase d’endormissement

Maintenant, qu’appelle-t-on difficulté pour s’endormir ? On considère que passé un délai de 30 minutes après le coucher, si l’enfant ne dort toujours pas, c’est qu’il est insomniaque. Bien sûr, cette donnée vaut pour les cas récurrents. Car il est évident que l’enfant rencontre des problèmes d’endormissement dans certaines situations exceptionnelles : affections ORL et gastriques aiguës, fêtes, bruits anormaux, chagrin… Si dans un contexte habituel, l’enfant met trop de temps à s’endormir, c’est que d’autres difficultés chroniques interfèrent et l’empêchent de glisser dans le sommeil.

Chez le nourrisson, les habitudes de coucher peuvent expliquer les difficultés à trouver le sommeil. Par exemple, si l’enfant a l’habitude d’être bercé, porté, allaité avant de s’endormir en journée, il aura plus de mal à accepter d’être couché éveillé après le repas du soir. Vers l’âge de 18 mois il peut s’opposer au coucher en rappelant plusieurs fois ses parents et en pleurant. Cette phase peut induire des difficultés d’endormissement qui persistent pendant toute la maternelle.

Plus tard, chez les enfants d’âge scolaire, plusieurs facteurs peuvent être responsables des problèmes d’endormissement. Comme un rythme décalé, l’anxiété, l’hyperstimulation, notamment due à une surexposition aux écrans, un moindre besoin de sommeil…

Réveils nocturnes

De fait, les réveils nocturnes font partie de la catégorie “insomnies”, parmi les différents troubles du sommeil. Ils peuvent se manifester une à plusieurs fois par nuit et plusieurs fois par semaine. C’est la hantise des parents ! Vous dormez paisiblement quand tout à coup, votre enfant vous appelle de sa chambre ou se met à hurler. Réveillé en sursaut, vous vous dirigez hagard vers sa chambre et vous vous dites « mais qu’est-ce qu’il y a ENCORE ? ». Votre enfant semble légèrement effrayé. Peut-être a-t-il fait un cauchemar ? Vous ne le saurez pas, car il ne se souvient pas de ce qui l’a réveillé. Vous le rassurez et retournez vous coucher. Une heure et demi plus tard, nouveaux pleurs… Rebelote. Troisième réveil, vous perdez patience et souffrez de vous tenir debout au-dessus de son lit. Quand cela va-t-il cesser ?

Cette situation est vécue par de très nombreux parents qui, épuisés, alternent entre inquiétude et agacement.

Sachez que les réveils nocturnes concernent la majorité des enfants entre 9 mois et 3 ans, même ceux qui faisaient leurs nuits jusque-là. Ces réveils se produisent en moyenne trois fois par nuit, au moment des changements de cycle de sommeil. Chez un nourrisson, les cycles durent 50 minutes et alternent sommeil agité et calme. Entre 9 mois et 3 ans, un cycle de 70 minutes comprend une phase de sommeil paradoxal, puis lent, puis profond. Chez les plus grands enfants, les cycles durent entre 90 et 120 minutes. Ils démarrent par plusieurs phases de sommeil lent, de très léger à très profond, avant d’atteindre le sommeil paradoxal. Le changement de cycle et avec lui de type de sommeil peut provoquer un réveil. Cette situation survient généralement entre minuit et 5 heures, et l’enfant se rendort dans les 10 minutes.

©Canva Pro

Mais un tiers des bébés ne retrouvent pas le sommeil et alertent leurs parents par leurs pleurs. Ils ont besoin de leur présence rassurante pour se rendormir. Encore plus s’il s’agit de nourrissons qui ne savent pas s’endormir seuls. Chez les enfants de 2 à 6 ans, ces réveils s’accompagnent parfois de désorientation. On parle alors de réveils confusionnels. L’enfant ne sait plus si c’est la nuit ou la sieste, s’il faut se rendormir ou se lever etc.

Qu’est-ce que l’hypersomnie ?

L’hypersomnie est un phénomène assez rare qui peut toucher l’enfant et l’adolescent. Elle se caractérise par un sommeil excessif, à savoir plus de 12 à 13h pour les enfants entre 3 et 6 ans et plus de 11h pour les moins de 12 ans. Les horaires de coucher et de lever fluctuent et des somnolences peuvent se produire en journée. En cas d’endormissement brutal aux cours des activités diurnes, on parle de narcolepsie. Cette pathologie nécessite une consultation en neurologie et une adaptation des habitudes de vie pour éviter les accidents.

Qu’est-ce que la parasomnie de l’enfant ?

La parasomnie regroupe toutes les manifestations indésirables et in volontaires qui perturbent le sommeil nocturne. Un épisode parasomnique peut se produire au moment de la phase d’endormissement, pendant le sommeil ou au cours de réveils partiels. Les parasomnies sont fréquentes chez l’enfant et ont peu d’incidence sur sa qualité de vie et ses activités en journée. À moins de devenir fréquentes. Elles sont souvent provoquées par des facteurs extérieurs tels que la fièvre, la fatigue due à un coucher trop tardif, une activité physique inhabituelle, des bruits, une situation stressante (voyage, rentrée scolaire…). En général, les épisodes de parasomnie disparaissent lorsque la cause est résolue.

Quelles sont les différentes parasomnies ?

Parmi les parasomnies on trouve :

  • le somnambulisme : l’enfant se lève, ouvre une porte, transporte un objet puis retourne se coucher ;
  • les terreurs nocturnes : l’enfant hurle et semble toujours dans un sommeil profond, car il ne répond pas aux sollicitations de ses proches. Très impressionnantes, mais néanmoins sans gravité, elles disparaissent souvent spontanément entre 3 et 6 ans.
  • les cauchemars : l’enfant pleure et appelle ses parents pour être rassurer. Une fois convaincu d’avoir rêvé, il peut se rendormir rapidement. Lorsqu’un cauchemar devient récurrent et fréquent, il peut être utile de consulter un psychologue. En quelques séances seulement, tout rentre dans l’ordre.
  • la soliloquie : l’enfant marmonne ou parle distinctement pendant son sommeil. L’enfant discourt avec conviction même si ses propos sont incohérents. Il ne se souvient pas d’avoir parlé. Inutile d’évoquer cet épisode avec lui puisque ce n’est pas grave. Sinon vous risqueriez de l’inquiéter.
propreté enfants et troubles du sommeil
©Canva Pro
  • les rythmies du sommeil : l’enfant se balance au moment de s’endormir ou entre deux phases de sommeil. C’est ce qui lui permet de rentrer dans le sommeil. Il peut parfois se cogner. C’est pourquoi il faut penser à protéger les bords du lit et ne pas coucher l’enfant en hauteur (risque de basculement)
  • le bruxisme : l’enfant grince des dents pendant qu’il dort. Sans gravité, le bruxisme peut toutefois provoquer l’usure des dents. Demandez conseil à votre chirurgien-dentiste ou orthodontiste car il existe des appareils spécifiquement adaptés à ce type de comportement involontaire ;
  • l’énurésie : l’enfant fait pipi au lit. Soit il est en phase d’acquisition de la propreté et ce phénomène est transitoire. Soit il présente des troubles qui perdurent et il est nécessaire de consulter un pédiatre. À titre indicatif, on parle d’énurésie (ou miction involontaire) lorsque l’enfant fait pipi au lit au moins deux fois par semaine après l’âge de 5 ans.

Que faire pour résoudre une parasomnie de l’enfant ?

Le spectres des parasomnies est large et pour chacune, le maître-mot est « patience ». La plupart des troubles du sommeil évoqués ici sont transitoires. Et hormis des aménagements, il n’existe guère de solutions pour les empêcher. Il faut bien retenir qu’il n’y a pas de danger pour la santé. De plus, même si ces manifestations nocturnes peuvent impressionner, elles sont involontaires et l’enfant ne se souvient de rien. Seule l’énurésie peut réveiller l’enfant et le priver d’une partie de son sommeil. C’est pour cette raison d’ailleurs que les parents optent souvent pour des culottes de nuit. En concertation avec le médecin qui suit l’enfant, il sera pertinent de les conserver ou alors de les retirer pour tester d’autres solutions. Il peut s’agir par exemple de contrôler l’apport hydrique ou de modifier le rituel du coucher.

Toutefois, pour les enfants présentant des parasomnies, il peut être profitable de les éveiller à la relaxation pour diminuer l’état anxieux et limiter les perturbations nocturnes. Les terreurs nocturnes par exemple semblent être dues à une activité cérébrale intense. En apprenant au cerveau à renouer avec le calme et la sérénité, on peut limiter la survenue des terreurs nocturnes, des épisodes de somnambulisme et de soliloquie.

Solutions pour lutter contre les troubles du sommeil de l’enfant et l’aider à s’endormir paisiblement

Il existe des solutions pour accompagner l’enfant vers le sommeil. Tout d’abord, il faut veiller à une bonne hygiène de vie. Cela passe par une prise en compte de :

  • la digestion : compter environ 1h30 après le repas pour proposer le coucher, éviter les nourritures trop grasses le soir ;
  • vérifier si votre enfant ne souffre pas de reflux gastrique ou de tout autre trouble qui pourrait se révéler en position couchée ;
  • limiter le temps d’écrans et proscrivez-les après le repas ;
  • veiller à l’équilibre physique et sportif en journée pour atteindre un bon niveau de « fatigue ». L’hormone du sommeil, la mélatonime, se manifestera d’autant plus facilement que les signes physiologiques seront présents.

Par ailleurs, l’instauration d’un rituel a fait ses preuves. En enchaînant les mêmes activités, dans un ordre précis, l’enfant établit des repères qui le rassurent avant de vous quitter pour dormir. Vous pouvez proposer un jeu calme, de la musique ou une histoire audio, procéder au brossage des dents, lire une histoire en prenant le temps de bien observer les images. D’autre part, pour lutter contre l’anxiété vous pouvez opter pour des contenus plus spécifiquement ciblés autour de la méditation, de la relaxation et du retour au calme.

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enfant en train de dormir avec son doudou ritualiser et rassurer le coucher

Et si l’enfant craint votre absence essayez d’évoquer avec lui ses peurs à un autre moment de la journée (le soir vous ne feriez que réactiver ses angoisses). Convenez avec lui de ce dont il pourrait avoir besoin. La lumière dans le couloir, la veilleuse, le doudou, une musique douce ou son enceinte fétiche Merlin qui va lui tenir compagnie avec ses musiques, histoires et documentaires. Dans certains cas, le pédiatre pourra prescrire de la mélatonine sur une courte période pour rééduquer le réflexe d’endormissement.

Quelles conséquences les troubles du sommeil ont-ils sur l’enfant ? 

La question que l’on se pose parfois en tant que parent c’est : est-ce que la croissance de mon enfant est compromise ? On a toujours entendu dire que l’hormone de croissance était libérée pendant le sommeil. Ce n’est que partiellement vrai. Ainsi, une étude du Lancet publiée en 2000 conclut que « la privation de sommeil aiguë ne provoque […] pas de déficit de sécrétion de GH durant 24 heures. En cas de privation de sommeil, la sécrétion de GH est augmentée durant la journée ce qui compense la diminution du pic majeur de sécrétion liée au sommeil. » Cet élément devrait rassurer bien des parents.

Toutefois, il n’en demeure pas moins que le sommeil a des effets réparateurs fondamentaux. L’hormone de croissance est essentiellement sécrétée pendant la première phase du sommeil (sommeil paradoxal). Elle intervient dans la fabrication des os et des muscles, mais aussi dans la réparation des tissus et des cellules. Par ailleurs, c’est durant le sommeil profond qu’est sécrétée la prolactine, impliquée dans la stimulation du système immunitaire. Enfin, le sommeil, surtout paradoxal, participe au développement d’autres fonctions mentales et psychiques comme la mémorisation des informations acquises dans la journée, la résolution des tensions dues à des conflits et autres problèmes.

De ce fait, lorsque les difficultés de sommeil persistent, l’enfant peut manifester :

  • des troubles du caractère : hyperactivité, irritabilité, colère…
  • des épisodes de somnolence durant la journée ;
  • des difficultés d’apprentissage liées à un déficit d’attention et de concentration,
  • une diminution des capacités verbales et motrices ;
  • un risque accru de surpoids.

A quel moment s’inquiéter face aux troubles du sommeil de son enfant ? 

Si les troubles du sommeil de votre enfant perdurent à l’entrée en école élémentaire, ils risquent d’impacter négativement sa scolarité. Si vous constatez que votre enfant a mauvaise mine, qu’il a peu d’entrain pour jouer ou sortir, si ses résultats scolaires sont en baisse, le mieux est de consulter un professionnel de santé pour évaluer la situation. Le médecin pourra prescrire des vitamines, du magnésium ou encore du fer en cas d’anémie. Pour les cas d’énurésie, des investigations pourront écarter la piste de troubles urinaires et se pencher plutôt sur des facteurs environnementaux, physiologiques, psychologiques…

enfant qui dort problème de sommeil

Par ailleurs, la piste ORL pourrait indiquer une obstruction naso-pharyngée et/ou une apnée du sommeil. Cette pathologie touche près de 2 % des enfants entre deux et six ans. Si vous remarquez que votre enfant ronfle bruyamment, semble faire des pauses respiratoires, qu’il transpire quand il dort et qu’il est fatigué au réveil, il peut être intéressant de prendre l’avis d’un spécialiste en oto-rhino-laryngologie.

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Il peut y avoir plusieurs causes à ces symptômes, la plus courante étant des amygdales et/ou des végétations trop volumineuses. Trop grosses, elles obstruent les voies respiratoires et perturbent le sommeil, la position couchée majorant d’autant plus les symptômes. Mais il peut aussi s’agir d’une malformation de la mâchoire, des fosses nasales etc. L’apnée respiratoire présente un risque pour le développement et la santé de l’enfant et doit être prise en charge au plus vite. Cela passe par l’ablation des amygdales et/ou des végétations et l’orthopédie dento-faciale assurée par le chirurgien-dentiste.

Pour conclure, il faut retenir que la patience est le maître mot face aux troubles du sommeil. Lorsqu’ils touchent les jeunes enfants, ils sont souvent transitoires. Néanmoins, il convient de vérifier la présence d’autres signes d’alerte telle qu’une gêne respiratoire, des symptômes gastriques ou des difficultés psycho-motrices ou encore psycho-affectives. À la patience on peut ajouter le dialogue pour rassurer, expliquer, redonner confiance et débusquer les petits et grands problèmes qui retentissent sur le sommeil. Enfin, les enfants ont tout intérêt à entretenir une activité physique régulière et à s’initier à la méditation, à la relaxation, au yoga… À vous de les aider à trouver ce qui leur convient le mieux !

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