Être créatif c’est voir le monde différemment. C’est envisager d’autres possibles et pouvoir résoudre des problèmes grâce à une certaine ouverture d’esprit. La créativité caractérise tous les êtres humains, dès l’enfance. Et si parfois elle diminue, c’est que trop souvent elle n’ose s’exprimer pleinement. Ainsi, la timidité, la peur des autres et du jugement peuvent brider la créativité des enfants. Alors comment les aider à développer leur potentiel créatif ? En faisant appel à leur imagination ! Et en mettant à leur disposition toute la richesse de la culture humaine.
Si l’album jeunesse, le théâtre et le cinéma donnent à voir et entendre un monde imaginaire, l’audio, lui, convoque de merveilleux voyages en pensée. La richesse des contenus audio permet à chaque enfant de choisir ce qui lui correspond le mieux.
Comment le cerveau traite-il les informations audio ?
Selon Futura sciences, “le langage et la musique constituent chez l’humain les principales utilisations du son et les plus complexes au niveau cognitif. L’hémisphère gauche est principalement impliqué dans la reconnaissance du langage, tandis que l’hémisphère droit est principalement impliqué dans celle de la musique.”
Il en découle que les contenus audio, qui alternent souvent bruitages, musique et paroles, stimulent activement différentes zones du cerveau. Le traitement de ces différentes informations auditives fait de l’écoute une tâche complexe qui démultiplie l’activité cérébrale. Et augmente les combinaisons de possibles et des univers imaginaires associés ! La musique suscite des émotions et le langage en déclenche d’autres. Elles viennent enrichir la palette du monde intérieur des enfants qui y trouvent un écho à leur propre vécu. Ils y retrouvent leur expérience sensorielle, affective et intellectuelle, déclinée dans un autre contexte. Ils découvrent aussi l’altérité et s’y appuient pour comprendre le monde qui les entoure.
Ainsi dans Pierre et le loup, un instrument et son thème musical illustrent un personnage et provoquent chez l’auditeur une émotion (de joie, de peur…). La narration donne des indications sur les intentions profondes des personnages : Pierre montre qu’il est capable et responsable, le grand-père cherche à protéger son petit-fils… Les informations se complètent et créent une trame, un schéma narratif qui pourra servir de toile de fond à d’autres histoire imaginées par les enfants. Par exemple, la mise en garde du grand-père est universelle !
La musique convoque l’univers des sentiments et la créativité
Confortablement installé, l’enfant évacue les informations extérieures visuelles et auditives de son environnement pour s’immerger dans la musique. Ainsi Isabelle Lamorthe avance que « la musique n’est pas neutre, elle véhicule un potentiel d’émotions qui peut permettre de libérer et de faire exprimer toute la gamme des sentiments : peur, tristesse, colère, joie. La première perception de la musique est physique et émotionnelle. » (I. Lamorthe, Enseigner la musique à l’école, Hachette Education, 2006).
De même, François Delalande explique que « les sentiments sont associés à une certaine expérience de [nos] propres mouvements, de [notre] propre respiration. On est vif quand on est gai, lent quand on rêve. Nos gestes sont caractéristiques de nos émotions, et ils sont inscrits dans la musique. » (F. Delalande, La musique est un jeu d’enfant, Les Editions Buchet-Chastel, 2017).
En faisant appel à leurs sens, la musique conduit les enfants à expérimenter la puissance de leur imaginaire et leurs capacités créatrices. Elle accompagne, aide, soulage et rythme le quotidien des enfants.
Les histoires s’attachent à la compréhension des émotions et développent la créativité
De même l’écoute d’une histoire souvent habillée de musique ou d’effets sonores élargit leur horizon imaginaire. Le tocsin sonne et l’on se croit revenu aux temps des chevaliers ! Une armoire grince et c’est Vampirette (héroïne de J’aime Lire) qui sort tout à coup du placard. Les histoires audio ont cette particularité de proposer une lecture augmentée des contes et histoires. Cette association narration/sons (musique ou bruitages) convoque de nouvelles sensations et font appel à l’imagination des enfants.
Ainsi, ils engrangent de nombreux détails qui pimenteront leurs propres histoires et jeux. Pour les plus grands, cette réserve de références sensorielles et narratives alimentera les rédactions demandées à l’école. Certains enfants auront même envie de poursuivre l’écriture par plaisir d’inventer des histoires et de laisser libre court à leur imagination et à leur créativité.
Les documentaires nourrissent les voyages imaginaires et rendent créatifs !
Pour les passionnés de nature, de sciences ou d’histoire, les documentaires proposent une immersion complète. Avec Bestioles (Radio France) , les 5-7 ans plongent avec l’hippocampe ou la tortue marine. Ou encore s’aventurent dans la forêt en suivant le cerf, le lynx ou le koala. De même, la collection Mes P’tits docs (Milan Jeunesse) invitent les 5-8 ans à se rêver pompier ou chevalier.
Pour les plus grands (7-12 ans), la découverte de l’Iliade et l’Odyssée, la Légende du roi Arthur, ou encore Charlie Chaplin et Gandhi nourrira les imaginaires de grandes figures légendaires ou réelles (Les Odyssées et Ils ont fait l’histoire ! de Radio France).