Votre enfant dort comme un loir, semaine et week-end inclus ? Passez votre chemin, veinards que vous êtes ! Vous êtes encore là ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls à vous interroger sur le sommeil de votre enfant. Il ne veut pas aller se coucher, se réveille trois fois dans la nuit, ou tous les jours à 5h du matin ? À minuit, il se met à hurler sans raison et reste inconsolable ? Ou encore vous le retrouvez endormi par terre ou réveillé en train de jouer avec ses briques… Bref il n’y a pas qu’un trouble du sommeil, mais des dizaines qui méritent tous notre attention. Car, oui, on se le dit et on se le répète toute la famille est fatiguée alors que le sommeil c’est la santé !
Petit rappel sur les bienfaits du sommeil pour l’enfant (et l’adulte aussi !)
Le sommeil de l’enfant contribue à son développement et à son bien-être général. En effet, pendant le sommeil, le corps et l’esprit rechargent leurs batteries. Pendant qu’il dort, l’hormone de croissance (somatotropine ou somatropine) atteint son niveau maximal. C’est pourquoi on dit souvent que l’enfant grandit quand il dort. Evidemment, ce n’est que partiellement vrai puisque la croissance opère toute la journée, mais avec un pic d’intensité pendant les phases de sommeil. Autre phénomène remarquable induit par l’hormone de croissance : elle favorise la réparation des tissus et des cellules. Donc l’enfant guérit mieux et plus vite s’il dort suffisamment. Et son système immunitaire est plus efficace aussi.
Bref, la santé de l’enfant entretient un rapport intime avec son sommeil. De même, son mental et sa bonne humeur en dépendent également. Lors des phases de repos total, le cerveau digère la masse d’informations qu’il a traitée en période de veille. Ceci a deux effets notables. D’une part, une meilleure mémorisation et une augmentation de l’attention et de la vigilance au cours de la journée. Sachant que, ces bénéfices découlent du sommeil profond qui favorise plus généralement la détente musculaire et nerveuse. D’autre part, le sommeil paradoxal, est le lieu où les émotions peuvent se décharger. Sous la forme de rêves, cauchemars et fantasmagories, le cerveau recombine des informations lues, vues, entendues, ressenties etc. pour analyser, comprendre, apprivoiser des émotions. C’est pourquoi, là encore, le sommeil a un rôle de catalyseur indispensable à l’équilibre de l’enfant.
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Le sommeil, avec l’alimentation, l’hygiène et la pratique physique et sportive constituent les quatre piliers fondamentaux pour favoriser une bonne santé. Il peut être intéressant de les évoquer tous ensemble car ils s’influencent mutuellement. Par exemple, la digestion, la santé dentaire et l’endorphine libérée par l’exercice physique influencent la survenue et la qualité du sommeil. Mais avant de faire le point sur les causes des troubles du sommeil, rappelons quelles durées de sommeil sont préconisées en fonction de l’âge des enfants.
Combien de temps mon enfant doit-il dormir ?
Les durées de sommeil dépendent de l’âge et de l’enfant. Elles sont données à titre indicatif avec une fourchette haute et basse. Elles restent un bon moyen de se repérer et aident à relativiser. Les parents demeurent les meilleurs juges pour évaluer la quantité de sommeil nécessaire au bon équilibre de leur enfant.
Âge de l’enfant | Durée moyenne (recommandée) | Durée minimale | Durée maximale |
0-6 mois | 15h | 11h | 19h |
1-2 ans | 13h | 9h | 16h |
3-5 ans | 12h | 8h | 14h |
6-12 ans | 10h | 7h | 12h |
L’heure du coucher doit être déterminée en fonction du réveil de manière à correspondre à la durée de sommeil idéale. Par exemple, si votre enfant de 5 ans se lève à 7h30, il devrait être endormi aux alentours de 20h30 pour bénéficier de 11h de sommeil. Pour les enfants plus jeunes, il faut ajouter un temps de sieste compris entre 1 et 2h, voire davantage en âge préscolaire. Et ce, de manière à atteindre la durée totale de sommeil recommandée.
Les cycles de sommeil chez l’enfant
Nous connaissons bien l’alternance des phases de sommeil chez l’adulte. Elle se résume en des phases de sommeil lent (léger puis profond, puis à nouveau léger) et paradoxal. Chez l’enfant, en fonction de l’âge, ces phases sont plus courtes, mais aussi plus complexes avec des nuances de sommeil lent plus nombreuses. Voici un schéma issu du site de la sécurité sociale qui permet de comparer les phases de sommeil chez le nouveau-né, le nourrisson et le grand enfant.
Tout d’abord, on constate que les cycles s’allongent, ce qui limite la fréquence des réveils nocturnes, à mesure que l’enfant grandit. Chez le nouveau-né, le sommeil calme succède au sommeil agité pendant un cycle de seulement 50 minutes. Alors que chez le nourrisson, il s’étend à 70 minutes et se scinde en trois parties : sommeil paradoxal, sommeil lent puis lent profond.
Chez le grand enfant, le changement est conséquent puisque les cycles s’étalent sur des plages de 90 à 120 minutes et comprennent quatre phases avant d’arriver au sommeil paradoxal. Il y a donc une inversion des priorités puisque le glissement du sommeil lent à profond privilégie la réparation physique, pour déboucher ensuite sur une activité cérébrale plus intense au cours du sommeil paradoxal.
Source Ameli.fr
Dans tous les cas et quel que soit l’âge de l’enfant, ce sont les parents qui repèrent les signes d’endormissement et décident d’aller coucher leur enfant. Lorsqu’on comprend le découpage en phases et cycles du sommeil, on est d’autant plus vigilants à ne pas manquer le train du sommeil. Votre enfant baille, se frotte les yeux, s’énerve facilement, a des moments d’abattement ou au contraire d’agitation ? Tous ces comportements peuvent manifester le besoin d’aller se coucher.
Mais qu’en est-il une fois au lit ? Pourquoi certains enfants dorment mal et se réveillent une ou plusieurs fois dans la nuit ?
Les raisons des réveils nocturnes de l’enfant
Evacuer les causes médicales qui perturbent le sommeil
Avant toute chose, il faut distinguer les réveils isolés dûs à la maladie (rhino-pharyngite, otite etc.) ou à une peur ponctuelle, des réveils qui reviennent régulièrement (toutes les nuits ou plusieurs fois par semaine).
Afin de comprendre ce qui se passe, vous devez tout d’abord éliminer les causes médicales. Il pourrait s’agir d’un trouble ORL (apnée du sommeil, végétations qui gênent la respiration nasale…), d’un problème respiratoire (asthme, allergie…) ou d’une angoisse récurrente qui nécessite la consultation d’un spécialiste (psychologue, psychiatre). On trouve aussi fréquemment des difficultés d’ordre digestif avec le reflux gastrique, des ballonnements, des allergies alimentaires. Ou encore des problèmes de peau qui gênent l’endormissement (eczéma, peau atopique, urticaire…).
Enfin l’énurésie, voire l’encoprésie, sont des troubles également constatés chez l’enfant entre 4 ans et 10 ans. La plupart du temps, ils provoquent un réveil nocturne et gênent donc doublement l’enfant : dans son sommeil et dans son bien-être psychique. Une consultation chez le médecin généraliste ou le pédiatre s’impose afin de trouver les solutions les mieux adaptées à chaque enfant. Ces troubles peuvent être associés à un trouble mental qui nécessite un soin approprié.
Le cas particulier des terreurs nocturnes
Parmi les causes de réveil, on trouve aussi les terreurs nocturnes qui sont généralement très impressionnantes. L’enfant se met à hurler, parait extrêmement effrayé et ne peut être rassuré. Il peut se rendormir tout seul brutalement comme mettre un long moment avant de se recoucher dans son lit. Que se passe-t-il ?
Les terreurs nocturnes touchent plutôt les enfants de moins de 4 ans, mais on peut trouver des enfants plus grands qui manifestent encore ces symptômes, en général au cours d’épisodes assez espacés. Ceux-ci ont tendance à diminuer à mesure que l’enfant grandit. Mais d’autres troubles peuvent les remplacer, comme le somnambulisme accompagné ou nom de somniloquie (l’enfant parle dans son sommeil). Dans la majorité des cas, les terreurs nocturnes ont complètement disparu à l’entrée en CP.
En fait, les terreurs nocturnes sont dues à une activité cérébrale intense qui a tendance à se normaliser avec la croissance et le développement du cerveau. Cette activité perturbe le sommeil, mais n’a pas d’effet de gravité sur la santé. La seule solution est de prendre son mal en patience, car il n’existe pas de remède pour empêcher ces terreurs. D’ailleurs, l’enfant n’est pas réveillé au sens où il n’est pas vraiment conscient de ce qui se passe. Si on l’interroge au réveil, il n’a aucun souvenir d’avoir crié ou de se s’être débattu quand vous avez essayé de le prendre dans vos bras.
Finalement, la difficulté de ce trouble du sommeil est qu’il gêne le repos des parents et des frères et soeurs, plus qu’il ne perturbe le jeune enfant concerné. Dans tous les cas, gardez votre calme, dites-vous que cela va passer et surtout que l’enfant ne se rend pas compte de ce qu’il vit. Il ne faut pas le gronder, car il n’est pas responsable de ces réveils nocturnes. Il est même inutile de lui en parler, car vous risqueriez de l’inquiéter et de troubler davantage son sommeil.
Les autres causes de réveils la nuit : cauchemars, angoisses…
Une fois que vous avez éliminé les causes médicales (maladies chroniques et aiguës), penchez-vous sur les causes d’ordre psychologique. Une contrariété, un manège effrayant, une chute de vélo, un anniversaire, la fête foraine ? Chaque expérience, bonne ou mauvaise, a un retentissement sur la vie psychique de l’enfant. Si au moment du coucher, les difficultés n’ont pas trouvé manière à s’exprimer suffisamment, il est possible que l’enfant revive dans son sommeil des moments de sa journée. C’est tout à fait normal et sain.
D’ailleurs le rêve a souvent fait l’objet de spéculations quant à son influence sur la vie éveillée. Il inspirerait les artistes, résoudrait des conflits internes, apporterait des clés d’interprétation des difficultés psychologiques. Sans partir dans Freud nécessairement et faire appel au symbolisme, il est souvent facile de comprendre l’origine des rêves. Et votre enfant n’y coupe pas, puisque lui aussi nourrit des fantasmes (castration, Oedipe…). En particulier, l’angoisse de la séparation peut générer des troubles du comportements et du sommeil chez l’enfant. Il pourra rêver qu’il s’est perdu, qu’il se retrouve seul à la maison ou que vous avez disparu. Et se réveillera en pleurs pour que vous accouriez et lui montriez que vous êtes toujours là près de lui. Tâchez de déterminer avec lui si cette angoisse remonte à un événement précis. Par exemple, vous avez peut-être été en retard pour venir le chercher à l’école.
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Dépister la phobie scolaire
D’autre part, certains enfants développent une peur de l’école, qui peut se muer en phobie scolaire en fin de primaire/collège. Si vous avez l’impression que votre enfant n’est pas heureux d’aller en classe, un rendez-vous avec son enseignant s’impose. En cas de difficulté de communication, vous pouvez faire appel au directeur et/ ou aux parents d’élèves élus. Dans tous les cas, vous montrerez à votre enfant que vous vous souciez de ses problèmes autant que des vôtres et il se sentira soutenu et rassuré. Une bonne condition pour renouer avec un sommeil serein et réparateur.
Quelle que soit l’angoisse qui trouble les nuits de votre enfant, le dialogue reste essentiel car les non-dits doivent être levés pour qu’ils cessent d’empoisonner le quotidien. Mais parfois cela ne suffit pas et une aide extérieure apportera une solution à un problème qui paraissait pourtant insurmontable. Les psychologues obtiennent généralement de bons résultats sur des cauchemars récurrents en seulement quelques séances. Le simple fait de libérer la parole et / ou d’accéder aussi à plus d’autonomie règlent les problèmes légers. En cas de situation plus complexe, décès d’un proche, séparation etc., le suivi pourra être plus long afin de garantir un rétablissement durable.
Conserver ou supprimer la sieste ?
Par ailleurs, il y a une phase dans la vie de l’enfant où la sieste peut concurrencer le sommeil de la nuit. Entre l’âge de 3 et 4 ans, se pose souvent la question de réduire le temps de sieste afin que l’enfant reporte son sommeil en fin de journée. Ce délicat passage peut entraîner un dérèglement des horaires de sommeil. Mais en général, tout rentre dans l’ordre au bout de quelques mois. Arrivé en Moyenne Section, l’enfant aura un simple temps calme en classe, entre 13h30 et 14h et sera plus susceptible de trouver le sommeil sur les coups de 20h.
Tant que l’enfant dort correctement la nuit, il n’y a pas de raison de supprimer la sieste. En revanche un enfant de 5 ans qui dormirait encore l’après-midi pourrait avoir des difficultés à s’endormir avant 23h.
Conseils pour améliorer le sommeil de son enfant
Pour conclure, voici quelques conseils pour aider votre enfant à bien dormir.
Rappel concernant l’exposition des enfants aux écrans
Parmi les éléments extérieurs pouvant influencer la survenue du sommeil, la lumière des écrans arrive dans le peloton de tête. La fameuse lumière bleue interfère avec la production de l’hormone du sommeil en brouillant les informations qui parviennent au cerveau. La stimulation visuelle et l’effet hypnotique des vidéos empêchent l’enfant de ressentir la fatigue qui devrait naturellement le conduire à se coucher. Et une fois au lit, l’effet des images animées, montées parfois de façon chaotique et agrémentées de flashs lumineux, maintiennent l’enfant dans un état de surexcitation impropre au sommeil.
C’est pourquoi il est recommandé de limiter le temps d’écran en respectant la règle des 3, 6, 9, 12. Mais il convient aussi de veiller à l’adéquation des programmes à l’âge de l’enfant afin d’éviter les contenus inappropriés. Les scientifiques, tout comme les pouvoirs publics, mènent fréquemment des campagnes de sensibilisation pour rappeler les dangers de la surexposition des enfants aux écrans. Et donner quelques repères pour leur usage raisonné.
Réussir la phase clé de l’endormissement
Une fois que vous avez identifié les premières manifestations de la fatigue chez votre enfant (bâillement, irritabilité, agitation etc.), vous saurez à quelle heure lui proposer de se coucher. La phase d’endormissement gagne à être précédée d’un rituel, c’est-à-dire à prendre la même forme chaque soir. Pour certains, le coucher aura lieu après un bain relaxant, pour d’autres après un temps calme. Celui-ci peut prendre diverses formes comme : une séance de yoga, de méditation, de lecture ou d’écoute d’une histoire, ou encore de musique. Votre enfant peut utiliser son enceinte Merlin pour accéder à de multiples contenus qui l’aideront à se détendre et à glisser progressivement dans les bras de Morphée. Plus spécifiquement, Merlin propose une collection de 8 séances de relaxation à partir de 4 ans.
Vous pouvez aussi proposer à votre enfant un jeu calme ou pourquoi pas lui inventer une histoire !
On peut varier les plaisirs et adapter le rituel du coucher en fonction de la fatigue et du niveau d’attention de son enfant. Certaines histoires sont plus propices que d’autres au moment du coucher. Lire au lit est une bonne idée, mais attention au suspens et aux émotions fortes. Elles font remonter en flèche le taux d’adrénaline dans le sang !
Répartir les activités énergiques et calmes tout au long de la journée
Par ailleurs, l’organisation et la répartition des activités dans la journée comptent aussi. Réserver les activités d’éveil avant le repas du soir. Et celles de détente après le déjeuner et le dîner pour favoriser le retour au calme. Notez que les jeux sportifs contribuent à la bonne santé de l’enfant. Elles lui permettent de se défouler et de se sentir bien dans son corps. C’est pourquoi il a besoin d’avoir une activité sportive ou physique régulière pour accéder à un sommeil de qualité. La fatigue sera mieux perçue par lui et la mélatonine (hormone de l’endormissement) plus facilement libérée.
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Si vous pouvez donner l’exemple c’est encore mieux ! Sinon, vous pouvez y trouver vous aussi votre motivation. Pourquoi ne pas tenter d’améliorer le sommeil, la santé et le bien-être de toute la famille ? Votre enfant ne vit pas dans une bulle mais partage aussi l’état d’esprit de sa famille. Et le pouvoir de l’émulation collective constitue un levier intéressant vers un changement bénéfique pour tous !
Créer un environnement propice à l’endormissement et au sommeil
Quoi qu’il en soit, le conseil qui vaut pour petits et grands concerne l’environnement. Pour favoriser l’endormissement et un sommeil paisible, plusieurs conditions sont nécessaires : atténuation des bruits et des lumières, une bonne literie, une chambre aérée et chauffée à maximum 19°…
Dernier conseil, valable prioritairement en hiver : n’oubliez pas les ampoules de vitamines D qui aident à renforcer les défenses immunitaires. Et veillez à dispenser une alimentation équilibrée et riche en vitamines et oligo-éléments (vitamine C, magnésium, zinc…).
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