L’attention est une condition incontournable des apprentissages.
Pour apprendre, le cerveau doit mobiliser ses ressources pour se concentrer sur un objectif principal. Or souvent, de multiples distractions empêchent d’accéder à cet état de conscience propice à la mémorisation et à l’exécution des tâches. Que ce soit en classe ou à la maison, les enfants peuvent rencontrer des difficultés à focaliser leur attention.
En tant que prescripteur de contenus audio éducatifs, Merlin prend en compte le critère de la durée d’écoute. Ainsi, sur l’application parentale, vous trouverez toujours la longueur de chaque épisode. Mais pourquoi les enfants ont-ils parfois du mal à se concentrer ? Que faire pour les aider à développer leur attention ?
Voici quelques pistes à explorer avec eux pour les doter d’outils et astuces qui améliorent la concentration.
Les troubles de l’attention sont-ils liés à la maturité ?
Des capacités d’attention qui évoluent avec l’âge
Les capacités d’attention évoluent avec l’âge. On ne peut pas demander à un enfant de 3 ans de se concentrer plus de 10 minutes alors qu’à 5 ans, cette durée double. C’est pourquoi, les apprentissages en maternelle s’organisent en ateliers dont la durée augmente d’une section à l’autre. Pour mobiliser son attention sur une tâche précise, l’enfant doit cesser de se préoccuper de son environnement et de son propre corps. La progression vers davantage d’attention suppose donc une maîtrise de ces deux aspects. Lorsque l’environnement est connu et stable, lorsque le corps est perçu dans son ensemble, l’enfant peut focaliser son attention sur un objet autre. Mais n’oublions pas que les capacités de concentration, tous âges confondus, restent limités. Pour un adulte, elle n’excède pas 90 minutes avec une apogée autour de 30 minutes et d’importantes fluctuations.
Par ailleurs, mobiliser son attention, c’est aussi prioriser les informations, ce qui nécessite des connaissances qui augmentent avec l’âge. L’effort fourni par le cerveau lors de ces moments de vigilance accrue est colossal et ne peut se maintenir que lors de temps courts. De plus, ces moments doivent être clairement identifiables afin d’anticiper la durée de l’effort.
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En effet, nous ne pouvons pas, enfants comme adultes, mobiliser notre attention indéfiniment. Nous avons besoin de pauses et de limites temporelles. Nous devons savoir que notre effort se limite dans le temps pour qu’il soit efficace. C’est pourquoi à l’école, les enfants suivent le déroulement de la journée affiché au tableau. Un élève peut déplacer un curseur ou déplacer des étiquettes pour visualiser la progression des activités. L’anticipation, la possibilité de se projeter influent beaucoup sur les capacités d’attention. Par exemple, l’enfant sait qu’il a 20 minutes pour effectuer son exercice de grammaire et qu’après la cloche sonnera l’heure de la récréation. De même à la maison, on peut choisir de faire le travail avant ou après avoir joué. Certains auront besoin de se défouler avant, d’autres préfèreront la récompense qui vient après l’effort.
La motivation et la manipulation comme moteurs de l’attention
Par ailleurs, l’organisation pédagogique influe beaucoup sur ses capacités de concentration. Typiquement, plus l’enfant est jeune plus il a besoin de manipuler pour s’investir dans une tâche. D’ailleurs, cela est vrai même chez les adolescents et les adultes. Il est prouvé qu’on apprend mieux en manipulant. À titre d’exemple, on peut se référer à Juline Anquetin-Rault qui enseigne l’histoire-géographie en CFA et dont la méthode inspirée de Freinet et de Montessori a été saluée par le Global Teacher Prize en 2021.
Concernant les plus jeunes, la mise en situation concrète, la contextualisation des apprentissages contribuent également à un meilleur investissement. En effet, le facteur motivationnel entre en ligne de compte dans les capacités d’attention. Le choix des thématiques et des supports implique les enfants dans des tâches qui prennent sens. Par exemple, les enseignants peuvent proposer de peindre des fresques pour décorer l’école ou réaliser une exposition qui sera visitée par les familles.
D’une manière générale, on peut conclure que l’attention est liée à la maturité de l’enfant. Cependant, chaque enfant est unique et présente un profil singulier. Les causes de son inattention peuvent être multiples et peuvent également fluctuer au cours de sa scolarité.
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Vérifier l’alimentation et le sommeil
Les enseignants le signalent souvent en début d’année lors de la réunion de rentrée : pour bien travailler en classe, les élèves ont besoin d’avoir une alimentation équilibrée et un bon sommeil. Souvent ces deux injonctions font sourire car nous veillons souvent à ce que ces deux critères soient irréprochables. Pourtant, nous ne maîtrisons pas tous les paramètres et plusieurs obstacles perturbent nos bonnes volontés. Premièrement, les enfants ne s’alimentent pas toujours correctement lors des temps de cantine et de goûter. Les raisons divergent en fonction de l’état de santé, du menu, du niveau sonore ou d’une contrariété éventuelle.
Pour une raison ou une autre, il arrive que les enfants ne mangent pas suffisamment ou du moins ne consomment pas assez de sucres lents. Il peut s’avérer utile de vérifier les menus et les quantités, au besoin en passant par les parents d’élèves élus. En effet, ceux-ci ont un droit de regard sur les menus et peuvent même participer aux commissions cantines.
Par ailleurs, la question du sommeil tarabuste plus d’un parent. Face à l’idéal du coucher à 20h30, nombreux sont les enfants qui veillent au-delà. Souvent les parents ressentent de la culpabilité et n’osent pas en parler. Il faut certainement lever ce tabou et considérer le critère du bien-être global. Si les horaires de la famille sont plus tardifs et que l’enfant bénéficie du repos nécessaire, le coucher peut avoir lieu plus tard. En revanche, si l’enfant a du mal à se lever et qu’il sommeille en classe, mieux vaut revoir sa copie.
Alors comment faire ?
Tout d’abord, il est préférable de décaler progressivement par tranche de 10 minutes. Ensuite, l’instauration d’un rituel du coucher facilite le moment de la séparation pour la nuit. Cela peut être un jeu calme, une lecture (individuelle, à voix haute, audio), de la relaxation. Il existe aussi de nombreuses méthodes pour se détendre avant de se coucher. Ce sont souvent ces mêmes méthodes qui aident aussi à améliorer sa concentration, comme celle d’Eline Snel Calme et attentif comme une grenouille parue aux éditions Les Arènes Eds en 2017.
Des outils de relaxation pour faire le calme en soi
Par exemple, la sophrologie fonctionne très bien sur les enfants. L’objectif est de leur faire prendre conscience de leur corps et de les amener vers des images mentales apaisantes. Grâce à une respiration régulière et le visionnage intérieur de paysages apaisants, l’enfant entre dans le sommeil avec sérénité. En général, quelques séances suffisent pour instaurer des rituels efficaces. D’autres exercices de retour au calme peuvent également s’appliquer à des situations de classe stressantes, comme lors des évaluations.
En effet, certains enfants ont du mal à se concentrer lorsqu’ils ressentent une forte pression. Il sera alors judicieux d’en discuter pour dédramatiser ces moments. La méditation et la sophrologie apporteront de précieux outils aux enfants anxieux. C’est important de leur montrer qu’il existe des solutions pour se maîtriser et que leur angoisse n’est pas une fatalité.
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Face aux troubles de l’attention, qu’ils soient diagnostiqués TDAH (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou non, il existe des solutions qui ont fait leurs preuves.
Quelques solutions pour développer l’attention
En plus de la relaxation et des exercices respiratoires, quelques astuces peuvent améliorer l’attention des enfants :
- organiser son espace de travail de telle manière à ne conserver que l’essentiel : feuille et crayon (méthode éprouvée en classe pour éviter les jeux avec le matériel),
- autoriser un seul objet, petit et silencieux, à manipuler pour ceux qui en ont besoin,
- proposer un apprentissage en musique pour celles et ceux qui y sont réceptifs : le rythme favorise la mémorisation des tables de multiplication, des listes en tout genre (vocabulaire, leçons, langue vivante…),
- autoriser à faire ses devoirs “ailleurs” : sur la table basse, sur le canapé (lecture) ou debout en mouvement pour les leçons (s’activer favorise la mémorisation des textes, des poésies, des tables…),
- faire des pauses régulières (préconisation de la méthode Pomodoro par fractionnement des tâches), idéalement toutes les 20/30 minutes,
- matérialiser le temps d’attention par un chronomètre, un sablier, un minuteur,
- évacuer stress et tracas en discutant de ses problèmes de familles ou d’amis,
- aider à repérer les moments de décrochages de l’attention et trouver des solutions pour se remobiliser (étirements, bâillements, respirations, mouvements),
- aider à entrevoir des objectifs à plus longs termes pour développer les capacités de méta-cognition (apprendre à apprendre). Par exemple : « tu traces des boucles pour t’entrainer au geste graphique de l’écriture. Tu apprends des poésies pour entrainer ton cerveau à mémoriser. »,
- éliminer les stimuli sonores (radio, télé) et privilégier un environnement calme dans lequel l’enfant pourra créer son propre rituel (un peu comme un adulte qui démarre sa journée avec une tasse de thé ou de café !).
Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive, alors n’hésitez pas à partager vos propres astuces en commentaires via notre compte Instagram @merlin-audio !